L'Argentine a protesté mercredi formellement devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après la décision de l'Espagne de bloquer ses importations de biodiesel argentin, en représailles à l'expropriation partielle du groupe pétrolier Repsol d'YPF.
« L'Argentine a protesté, ce jour, auprès du comité d'obstacles techniques au commerce de l'OMC, après l'ordre ministériel donné par l'Espagne pour interdire l'utilisation de tout biodiesel qui ne serait pas produit en Europe », a annoncé le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Il s'agit d'une mesure clairement protectionniste, dont l'objectif est d'écarter l'Argentine et d'autres fournisseurs du marché du biodiesel espagnol, en violation des normes de l'OMC », a ajouté le ministère.
Le gouvernement espagnol avait annoncé, en avril, qu'il limiterait l'importation de biodiesel argentin, en représailles après la nationalisation à hauteur de 51 % de la compagnie pétrolière YPF, alors contrôlée par l'espagnol Repsol à 57,4 %.
La balance commerciale de l'Espagne avec l'Argentine est déficitaire, l'Espagne ayant importé pour 2,096 milliards d'euros de produits argentins en 2011 (dont 706 millions d'euros de biocarburants), mais n'ayant obtenu que 1,003 milliard d'euros de ses exportations vers l'Argentine, selon les données de l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX).
L'Argentine a accepté, au début de juin, de participer à des consultations avec l'Union européenne. L'UE a fait savoir que, si aucune solution n'était trouvée dans un délai de 60 jours, elle pourrait demander à l'OMC de mettre en place une commission spéciale chargée de trancher. Ce type de contentieux devant l'OMC peut durer plusieurs années.
Buenos Aires impose désormais à tous les biens importés en Argentine un préenregistrement et une approbation préalable. L'UE lui reproche également d'imposer à des centaines de marchandises l'octroi d'une licence d'importation.