Système U a décidé de geler le développement de son dispositif de distribution du bioéthanol E85 à leur nombre actuel de 22 pompes, a indiqué le distributeur dans un communiqué.
«Cet agrocarburant n'a pas rencontré son public. L'adhésion des Français n'est pas là», affirme ce groupement qui compte 900 magasins en France dont 600 avec des stations-service.
Les 22 pompes des magasins U vendent seulement en moyenne envrion 1.000 litres par mois en raison du faible nombre de voitures en France pouvant utiliser cet agrocarburant composé de 85% de bioéthanol et de 15% de carburant.
Serge Papin, le président de Système U, qui regroupe les enseignes Hyper U, Super U et Marché U, a indiqué qu'il n'avait pas encore décidé s'il arrêtait ou non l'exploitation des 22 pompes actuellement en service.
Le plan de développement prévoyait de porter ce nombre à 100 en deux ans. Actuellement, selon la filière du bioéthanol, il existait, à la fin de février, 211 pompes de ce type en France dont 43 chez Leclerc et 42 chez Carrefour.
«Nous regrettons que les engagements pris par les distributeurs en matière de pompes ne soient pas honorés. Le modèle de l'éthanol en Europe, basé en grande partie sur la betterave à sucre, ne justifie pas des décisions de ce type», a déclaré Alain Jeanroy, porte-parole de la filière du bioéthanol.
La France veut faire «une pause» dans les biocarburants de première génération, qui sont fabriqués à partir de plantes vivrières et sont accusés de concurrencer les cultures alimentaires, a annoncé mardi le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo. Mais les investissements déjà lancés pour produire des biocarburants de première génération seront toutefois «honorés», a-t-il précisé.
L'E85 avait été lancé en 2006 en France sur une initiative de Thierry Breton, alors ministre de l'Economie. L'idée était de trouver une alternative au «tout-pétrole» et de favoriser l'indépendance énergétique de la France.