Avec le Grenelle de l'environnement, l'agriculture durable reste un défi pour le secteur des semences.
«Les agriculteurs sont demandeurs de progrès génétique pour utiliser moins d'intrants et répondre aux attentes de la société, lançait Philippe Pinta, président de l'AGPB (producteurs de céréales) et d'Orama, lors d'un colloque intitulé «Semences et société pour une agriculture durable» organisé jeudi par le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants).
Par ailleurs, si beaucoup de progrès ont été faits sur les besoins technologiques des semences, il faut intensifier les recherches sur la productivité et notamment sur sa stabilité. Mais selon lui, pour réussir, il faut des investissements dans la recherche. «Nous demandons à la filière des semences ce qu'on demande aux agriculteurs: plus et mieux», souligne le président des céréaliers.
«Les semenciers ont déjà répondu à certaines attentes liées à l'agriculture durable, signale Daniel Segonds, président du directoire de RAGT. Il faut certainement aller plus loin, mais pour maintenir le progrès génétique il faut investir de plus en plus et cela devient inquiétant.»
Luc Ferry, philosophe, s'est, lui, inquiété de la baisse des vocations des scientifiques, entre autres en biologie. Or «c'est par la science que nous résoudrons la crise agricole mondiale. Il est donc vital d'avoir un programme de revitalisation de la culture scientifique et technique». Il préconise aussi la mise en place d'un «appareil puissant pour dissiper les peurs». «Car il y a en France une prolifération des peurs qui induit une répression des moyens qui permettraient de sortir de la crise agricole», estime Luc Ferry.