La Commission canadienne du blé, la plus importante agence de commercialisation de blé au monde, a déposé mercredi une plainte en justice contre le gouvernement canadien qui planifie la suppression de ce regroupement d'agriculteurs de l'Ouest du pays gérant l'équivalent de 10 % des ventes mondiales.
Le gouvernement conservateur, majoritaire à la Chambre des communes, a déposé la semaine dernière un projet de loi controversé prévoyant l'abolition le 1er août 2012 de la Commission canadienne du blé, gouvernée par les agriculteurs.
Les agriculteurs des Prairies de l'Ouest canadien vendent depuis le début du XXe siècle le blé et l'orge à cet organisme responsable de négocier le prix de ces céréales sur les marchés internationaux. Or le gouvernement canadien souhaite permettre aux agriculteurs de commercialiser eux-mêmes leur production.
Cette réforme est appuyée par des propriétaires de grandes exploitations qui souhaitent pouvoir écouler leur production lorsque le prix des céréales atteint un pic sur les marchés. Mais des petits producteurs craignent de perdre l'avantage commercial procuré par le monopole.
La plainte, déposée mercredi devant la Cour fédérale, soutient que le gouvernement a « contrevenu à la loi » parce qu'il n'a pas organisé de plébiscite auprès des producteurs concernés avant de déposer son projet de loi à la Chambre, a indiqué la commission dans un communiqué.
Or quelque 62 % des 40.000 producteurs de céréales de l'Ouest canadien ayant participé cet été à un sondage organisé par la commission se sont prononcés en faveur du maintien du monopole, soutient l'organisme. Si le gouvernement avait tenu une telle consultation, les résultats auraient été en faveur du maintien du monopole, d'après la commission.
« Les agriculteurs ont le droit de décider eux-mêmes s'ils veulent ou non ce type de régime de commercialisation du grain. Et les preuves démontrent que c'est ce qu'ils souhaitent », a souligné le président de la commission, Allen Oberg.