Après un début de campagne difficile, les exportations de blé tendre devrait finalement s'élever à 18,8 Mt vers l'Union européenne et les pays tiers, un volume très proche des 19 Mt vendues lors de la campagne de 2013-14 qui se trouve être l'une des plus importantes en volume, juste derrière le record de 2010-11. C'est ce qu'indique un rapport mis en ligne par FranceAgriMer le 16 juillet : « Céréales : données et bilan, campagne de 2014-15/perspectives pour 2015-16 ».
« La campagne de 2014-15 a débuté dans un état d'esprit très prudent quant au potentiel d'exportation, en raison de la qualité tout à fait inhabituelle de la récolte », commente le document. Mais les perspectives d'exportation en blé tendre ont été révisées à la hausse mois après mois.
Au niveau communautaire, les blés français ont été compétitifs en alimentation animale. Les problèmes qualitatifs de la récolte de 2014 ont fortement accru les disponibilités en blé fourrager et par conséquent les ventes vers les Pays-Bas, la Belgique et l'Espagne. Au cours de la campagne de 2014-15, la part de ces trois pays a progressé, passant de 60 à 70 %.
Sur le marché mondial, les exportations françaises pourraient atteindre pour l'ensemble de la campagne 11,1 Mt, en baisse de 9 % par rapport aux 12,2 Mt exportées en 2013-14. « Il faut toutefois relativiser ce recul dans la mesure où la campagne précédente fait figure de deuxième campagne historique vers les pays tiers, grâce à l'ampleur des achats algériens », explique la note.
L'accélération des exportations est en partie le fait de la demande asiatique. La baisse des prix et du fret ainsi que la faiblesse de l'euro ont permis au blé français d'être compétitif auprès des fabricants asiatiques d'aliments du bétail.
Les chargements vers le Maghreb ont, quant à eux, fortement diminué. Au cours des onze premiers mois de la campagne, la France a exporté seulement 4 Mt de blé tendre vers cette région, contre 7,1 Mt l'an passé sur la même période. Cette baisse est particulièrement flagrante vers l'Algérie qui a dû diversifier ses sources d'approvisionnement pour satisfaire aux exigences de son cahier des charges, en raison de la baisse du disponible français. L'Algérie s'est ainsi approvisionné en Allemagne, en Suède, en Pologne et au Royaume-Uni.