« La campagne 2015 démarre avec des fondamentaux en baisse », a déclaré Olivia Le Lamer, chef de l'unité grandes cultures chez FranceAgriMer, lors des Journées techniques de la meunerie et des industries céréalières, jeudi 5 novembre à Paris. L'offre est abondante et la demande en demi-teinte, augurant ainsi une concurrence exacerbée sur le marché.
Le Conseil international des céréales (CIC) a revu à la hausse la production mondiale à 726 Mt alors que la consommation augmente, mais pas suffisamment. Les stocks de report sont donc prévus sur des niveaux records, avec un ratio de stock final sur consommation de l'ordre de 29 %.
« Ces rapports offre et demande provoquent une pression sur les prix avec un resserrement des prix entre les différentes origines, a expliqué la spécialiste. C'est la guerre des prix ». Les prix français sont au coude à coude avec les origines mer Noire et l'écart entre prix allemand et français se resserre.
La prééminence de la France mise à mal dans l'UE
D'autre part, le prix du blé fourrager augmente car la demande est, quant à elle, bien présente. Les origines mer Noire se positionnent. L'Ukraine prend ses parts de marché sur le marché asiatique. A trois mois de campagne, la moitié de ses exportations ont été réalisées vers l'Asie du Sud et de l'Est. Quant à la Russie, elle se taille la part du lion avec 1,7 Mt de blé meunier exportées vers le GASC sur 2,7 Mt importées par le GASC. La Pologne a percé aussi le marché du GASC. La France, quant à elle, n'est pas au même niveau que l'année dernière car sa qualité est moindre. On sent en effet monter une pression sur la qualité. Le GASC a fait part de l'éventualité d'augmenter à 12,5 % le taux de protéines dans ses appels d'offres.
« La concurrence augmente aussi au sein même de l'UE. La France semble perdre sa position d'origine majoritaire », d'après Olivia Le Lamer. La Roumanie, l'Allemagne, la Pologne et la Lituanie se positionnent. « La France a aussi la lourde tâche de reconquérir ses marchés sur le Maghreb. L'année dernière, elle avait fait des mauvaises performances en Algérie où ses parts de marché étaient tombées à 60 % au lieu de 85 % en moyenne. Même scénario au Maroc », a précisé François Gâtel de France Export Céréales.