La récolte française de blé pourrait atteindre un très bon niveau, à 36 millions de tonnes (Mt) contre 38 Mt en 2008, même si l'échaudage du mois de juin a pu entamer une partie du potentiel dans les régions les plus septentrionales, a estimé FranceAgriMer, mercredi à l'issue de son conseil spécialisé des céréales.
Avec un stock de report conséquent, les disponibilités devraient être du même niveau que l'an passé avec des perspectives d'exportation moins importantes vers les clients traditionnels du Maghreb qui engrangent une très bonne moisson.
Heureusement, l'Ukraine et la Russie pourraient donner un bol d'air frais aux blés français, avec des moissons moins importantes que l'an dernier. Cela laisserait des fenêtres de tir favorables vers les pays tiers (hors Union européenne) mais il faudra se tenir prêt à saisir les opportunités.
Signe avant coureur? La France vient d'expédier du blé vers le Nigeria, une destination encore jamais véritablement explorée. «Ce serait une très bonne chose de pouvoir continuer d'exporter vers ce pays qui est un gros importateur, mais dont les cahiers des charges sont très exigeants en matière de taux de protéines. Nous pourrions également leur apprendre à travailler avec des blés français», souligne Rémi Haquin, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer.
«Pour équilibrer le bilan, il faudra certainement reconquérir des débouchés au sein de l'Union européenne» ajoute t-il.
«Les échanges mondiaux de blé ont atteint un record absolu en 2008-2009 à 120 millions de tonnes (Mt), il ne faut pas trop espérer que cela se reproduise», met en avant Michel Ferret, chef du service marché et études de FranceAgriMer.
D'importantes quantités de blé de qualité fourragère ont pris des parts de marché au maïs et à l'orge dans les échanges internationaux, ce qui expliquerait ce chiffre exceptionnel de la dernière campagne.
Pour rappel, en 2007-2008, 110 Mt avaient été échangées. Pourtant, en 2009-2010, les disponibilités mondiales seront en hausse, avec des stocks de report importants et une récolte mondiale inférieure à l'an dernier, mais qui promet cependant de figurer parmi les plus importantes moissons de l'histoire.
Avec plus de disponibilités et moins d'échanges, le marché pourrait être assez lourd, à moins que les perspectives plus tendues en maïs et en soja ne viennent soutenir les cours du blé.
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