Les encouragements fiscaux au transport, à l'énergie et à l'agriculture octroyés par le gouvernement pour porter la croissance au Brésil entraînent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, selon une étude diffusée le mardi 29 octobre 2013.
Le Brésil indique avoir réduit de 80 % les déboisements en Amazonie lors de la dernière décennie et donc ses émissions de gaz carbonique (CO2), responsables du réchauffement climatique. « Mais les émissions des secteurs énergétique et agroalimentaire sont en hausse et, aujourd'hui, elles représentent 67 % du total des émissions » de CO2, souligne l'étude de l'Institut de recherches environnementales de l'Amazonie (Ipam) sur la base de données du ministère des Sciences et de la Technologie.
L'étude montre que les encouragements fiscaux du gouvernement à l'industrie automobile et les subventions pour l'essence et le diesel sont directement liés à la forte croissance du parc automobile et à la consommation des combustibles polluants. Ces encouragements ont augmenté de 69 % l'an au cours de la dernière décennie pour le secteur énergétique, de 38 % pour celui de l'agriculture et de 18 % pour l'automobile, d'après le rapport.
En ce qui concerne la puissante agriculture brésilienne, « si d'un côté le gouvernement a fait des efforts pour encourager une agriculture (peu polluante en) carbone, de l'autre il a octroyé des exonérations de taxes dans l'importation et la commercialisation d'engrais ».
« Nous avons réussi à établir un rapport direct entre les encouragements et la hausse des émissions de CO2. Cela nous permet de réclamer au gouvernement une politique fiscale cohérente et axée sur le développement durable », a déclaré à l'AFP le coordinateur de l'étude, André Lima.
L'étude demande une réorientation progressive des avantages fiscaux en faveur d'activités telles que la récupération des forêts dégradées, de l'agriculture biologique, des énergies renouvelables, des voitures électriques et de transports en commun moins polluants, notamment.