Plusieurs associations ont demandé le 1er septembre que les bouquetins, une espèce menacée, ne fassent plus l'objet d'abattage dans le massif haut-savoyard du Bargy dans le cadre de la lutte contre la brucellose.
« Sous couvert de santé publique », le préfet de la Haute-Savoie « s'apprêterait à faire tuer la totalité des bouquetins sur le massif du Bargy, y compris les jeunes nés en 2014 et les animaux sains », écrivent dans un communiqué France Nature Environnement, la LPO, Agir pour la biodiversité, la Frapna et le Club alpin français. « La moitié au moins de la population de bouquetins de ce massif a déjà été décimée », déplorent les associations. Il est « aberrant d'abattre des animaux sains pour endiguer l'épizootie ».
« Nous demandons un moratoire » afin de « pouvoir faire un vrai bilan » des précédentes opérations d'éradication, a déclaré à l'AFP Yves Verilhac, directeur général de la LPO. « Sous la pression des tirs, les bouquetins du Bargy sont susceptibles de se disséminer vers les massifs adjacents. »
A la suite de l'infection d'un troupeau de bovins en 2012, le préfet de la Haute-Savoie avait été saisi par des éleveurs d'une demande d'abattage total des bouquetins dans le Bargy, seul massif où la maladie a été signalée. Un arrêté a été pris en octobre 2013 autorisant les abattages des animaux de plus de cinq ans, les plus infectés. Au total, plus de 300 animaux ont été abattus, soit environ la moitié de la population du massif.
La brucellose peut être transmise à l'homme, notamment par des produits laitiers contaminés et traitée par des antibiotiques. Le bouquetin avait quasi disparu des Alpes mais, depuis les années 1960, il a bénéficié de la fin de la chasse, de la création du parc national de la Vanoise et de réintroductions. Il est classé comme espèce protégée depuis 1982 en France, où la population est désormais estimée à environ 10.000 individus.