Le préfet de la Haute-Savoie va saisir le Conseil national de protection de la nature (CNPN) d'une demande d'abattage total des 300 bouquetins du massif du Bargy, atteints de brucellose, a-t-on appris mardi 30 septembre auprès de la préfecture.
Cet abattage, destiné à empêcher une contamination des cheptels, sera suivi d'une réintroduction de bouquetins sains après une période de vide sanitaire, selon la même source.
Si le CNPN émettait un avis défavorable à cette demande, « je prendrais mes responsabilités de préfet », a déclaré Georges-François Leclerc, mardi dans un entretien au Dauphiné Libéré.
« Il est clair que je peux passer outre cet avis. Ce sera une façon de concrétiser ce que m'a demandé la ministre (de l'Ecologie, Ségolène Royal, ndlr) lorsqu'elle a évoqué la nécessité d'assainir le massif du Bargy », a ajouté le préfet.
En visite en Haute-Savoie au début de septembre 2014, Ségolène Royal avait dit vouloir « protéger la qualité des productions du terroir ».
300 animaux concernés
« Donc, il faut assainir le massif et nous prendrons les mesures qui s'imposent. [...] Le problème de la brucellose est limité au massif du Bargy, 300 animaux sont concernés. Ce sont eux qui posent problème », avait-elle ajouté, selon des propos rapportés par la presse.
Le préfet a indiqué pour sa part qu'il n'aurait pas recours à une procédure d'urgence et donc qu'il n'y aurait pas d'abattage des bouquetins dans les prochains jours.
Environ 46 % des bouquetins du Bargy sont atteints de brucellose, selon des chiffres fournis par la préfecture. « En 2013, la prévalence de la maladie chez les bouquetins de moins de cinq ans était de 15 %, alors qu'en 2014, 50 % des bouquetins de cette classe d'âge sont atteints », précise-t-elle.
Transmissible à l'homme par l'ingestion de lait cru ou au contact d'animaux malades, la brucellose en phase aiguë se manifeste par des symptômes tels que fièvre isolée ou syndrome pseudo-grippal associant fièvre, douleurs articulaires et musculaires, mal de tête, fatigue.
En avril 2012, le syndicat interprofessionnel du reblochon (SIR) avait procédé au rappel de fromages de type reblochon vendus à travers la France, en raison de la présence de la bactérie Brucella dans un élevage bovin de la Haute-Savoie.