Le budget prévisionnel pour 2008 du ministère de l'Agriculture est «un budget maîtrisé dans lequel j'ai essayé de préserver les moyens d'intervention», a expliqué Michel Barnier, jeudi lors d'une conférence de presse.
Le ministère disposerait de 4,969 milliards d'euros de crédits de paiement en 2008, hors CAS DAR (développement agricole financé par une taxe spécifique, 110,5 millions d'euros), soit 1,5% de moins que pour l'année en cours.
L'Agriculture n'échappe donc pas à l'effort de redressement des finances publiques qui est une des priorités fixées par le gouvernement pour le budget de l'Etat.
Michel Barnier a en outre confirmé que son ministère aura de grosses difficultés à boucler le budget pour 2007 compte tenu des engagements pris les années passées, notamment lors des différentes crises agricoles. Différents moyens devront être utilisés pour «combler» a précisé le ministre: «décret d'avance, loi de finances rectificatives et report» sur l'année suivante.
Pour 2008, le ministère prévoit un effort particulier de maîtrise des dépenses de personnel qui sont prévues à 1,956 milliards d'euros, en baisse de 0,8% par rapport à 2007. Un départ à la retraite sur deux ne sera pas remplacé au ministère, un sur trois pour l'enseignement agricole, a expliqué Michel Barnier. Des emplois de vacataire seront également supprimés.
Dans ce «contexte budgétaire difficile», les priorités d'action pour 2008 sont le soutien à la recherche et à l'enseignement qui est également une priorité du budget de l'Etat, l'agriculture durable, la sécurité alimentaire et la gestion des aléas.
356 millions (+0,6%) seraient consacrés à «l'installation, la modernisation des exploitations, la lutte contre les pollutions», dont 226 millions uniquement pour l'installation (DJA, prêts bonifiés, accompagnement à l'installation).
441 millions sont prévus pour les mesures agroenvironnementales et le soutien aux zones défavorisées. Compte tenu notamment de l'augmentation des cours, l'aide rotationnelle «est suspendue» pour 2008, annoncé le ministre de l'Agriculture.
«Je me suis battu pour préserver la PHAE» (prime à l'herbe), a souligné Michel Barnier. La part nationale est de 457 millions d'euros sur cinq ans, soit près de 1 milliard d'euros avec le cofinancement communautaire. Ce montant correspond à l'engagement de 57.000 exploitations sur 5 ans.
165 millions (-0,2%) sont prévus pour financer la part nationale de la PMTVA. «Compte tenu des difficultés des éleveurs», le ministre juge «juste» de maintenir ce budget.
La ligne «moyen des offices, adaptation des filières aux marchés et promotion» serait dotée de 417 millions d'euros. Il s'agit d'une baisse de plus de 14% par rapport à cette année, mais la vente de l'immeuble de l'ancien siège de l'office des céréales sera affectée au crédit des offices. Ce qui permettra de maintenir leur capacité d'intervention, a assuré Michel Barnier.
L'assurance récolte bénéficierait de 32 millions d'euros, soit 5 millions de plus que cette année.
Le budget de l'enseignement technique agricole est prévu à 1,264 milliard d'euros, en baisse de 1,1%. Celui de l'enseignement supérieur et de la recherche serait doté de 281 millions d'euros, soit 2% de plus que cette année.
Le ministère de l'Agriculture va poursuivre la réorganisation de ses services: projet de rapprochement entre l'AUP (agence unique de paiement) et le Cnasea, poursite du regroupement des offices, poursuite de la fusion des DDAF et des DDE et renforcement de l'échelon régional, projet de regrouopement de l'administration centrale sur deux sites au lieu de cinq actuellement.