François Fillon a insisté jeudi à Bruxelles pour que les dépenses soient gelées dans le prochain budget de l'Union européenne pour la période 2014-2020, au moment où tous les pays doivent se serrer la ceinture.
« Nous demandons pour le budget européen le même effort que celui qui s'impose aux budgets nationaux, c'est-à-dire la stabilité des dépenses », a dit à la presse M. Fillon à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Bruxelles.
Les prochaines négociations « vont se dérouler dans un contexte de très grande contrainte pour les budgets nationaux », a souligné le Premier ministre français et « cette contrainte doit être prise en compte ici, à Bruxelles ».
En décembre, la France et quatre autres pays européens, dont l'Allemagne et la Grande-Bretagne, avaient demandé un gel du budget de l'Union jusqu'en 2020.
Les négociations sur le futur budget européen dit « pluriannuel » vont entrer dans le vif du sujet à partir de juin, date à laquelle la Commission doit présenter des propositions chiffrées. Elles s'annoncent très difficiles.
« Vu de France, certaines orientations de la Commission sont incompréhensibles », a aussi déclaré M. Fillon, en s'adressant plus tard aux Français travaillant pour les institutions européennes.
« Je me souviens de la difficulté que j'ai eue pour faire comprendre à Bruxelles, lors du débat sur le budget de l'UE pour 2011, qu'on ne peut pas proposer près de 6 % d'augmentation des crédits de paiement alors qu'en France les moyens des ministères sont soumis au gel », a-t-il dit.
L'enveloppe globale du budget de l'UE est aujourd'hui fixée sur sept ans. Il s'agit d'un plafond de dépenses qui représente environ 1 % du produit intérieur brut des Vingt-Sept et qui constitue le principal mécanisme de redistribution au sein de l'Union.
Les dépenses communautaires annuelles détaillées sont ensuite discutées chaque année. Pour 2011, elles ont donné lieu à une passe d'armes entre les gouvernements, d'une part, la Commission et le Parlement européens, d'autre part.
Le budget de 2011 n'a été adopté qu'in extremis en décembre avec une hausse de 2,91 %, au lieu des 5,9 % préconisés à l'origine.