Lors de son déplacement le jeudi 12 mai 2011 dans le Pas-de-Calais, Nicolas Sarkozy s'est une nouvelle fois catégoriquement opposé à la réduction du budget de la Pac et exigé son maintien « à l'euro près » sous peine de blocage des discussions.
« La France veut le maintien du budget de la politique agricole commune à l'euro près. Qu'on discute à l'intérieur des conditions d'allocations, je suis d'accord. [...] Nous pensons qu'une Pac juste est plus facile à défendre qu'une Pac injuste, mais nous voulons le maintien du budget (de la Pac) à l'euro près », a martelé le président de la République.
« Et si on ne veut pas comprendre ça, la France bloquera », a-t-il poursuivi, lors d'une table ronde, à Arras.
« Que personne ne s'imagine que nous laisserons détruire la politique agricole commune, et que personne ne s'imagine que la France acceptera une réduction du budget de la politique agricole commune, a-t-il insisté. Ma capacité à accepter un compromis sur cette ligne rouge, c'est zéro plus zéro. »
« Derrière tout cela, il y a l'héritage européen. La Pac, c'est la seule grande politique européenne. Donc, qu'il y ait des tentations d'aller barboter ici ou là, je le sais, mais il faut vite s'arrêter parce que ce sera sans la France, a répété Nicolas Sarkozy, et la France a beaucoup d'amis. »
Le mardi 10 mai 2011, le commissaire européen au Budget, Janus Lewandowski, a jugé que la part des dépenses agricoles dans le budget européen devait continuer à baisser, afin de financer les nouvelles politiques de l'UE, citant notamment l'immigration, l'énergie ou encore la recherche. M. Lewandowski n'a toutefois pas écarté un maintien des sommes allouées à la Pac en termes réels.
La Commission européenne doit présenter d'ici à la fin de juin ses pistes de réforme du budget européen, qui donneront lieu à des joutes très vives entre les 27 Etats membres de l'UE, notamment autour du budget de la Pac, dont la France est la principale bénéficiaire.
Dans la foulée, Nicolas Sarkozy a répété l'opposition de la France à un accord de libre-échange entre l'UE et les pays sud-américains du Mercosur.
Un tel accord, dont les négociations ont repris au début du mois, « conduirait à une baisse de revenu des éleveurs de 20 à 30 % ». « Je ne peux pas l'accepter, je ne l'accepterai pas », a assuré le président.
Les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Venezuela en phase d'adhésion) doivent « comprendre qu'il doit y avoir une ligne rouge », a ajouté Nicolas Sarkozy. « Je suis pour la liberté du commerce loyal, à armes égales, a-t-il plaidé. Je ne vois pas pourquoi on doit accepter des produits qui ne répondent pas aux normes qu'on impose à nos agriculteurs. »
Selon une étude récente de la Commission européenne, un tel accord, qui faciliterait l'entrée des produits européens sur le marché sud-américain, serait globalement favorable aux Vingt-Sept, notamment dans le secteur industriel, mais se solderait par des pertes pour son secteur agricole.
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