La Coordination rurale (CR) a réagi mardi au passage au nouveau fioul de traction pour les agriculteurs le 1er janvier 2011.
Ce carburant, à basse teneur en soufre, sera très proche de celui utilisé par les véhicules routiers. Il permettra aux engins agricoles d'atteindre des niveaux très faibles d'émissions polluantes. Il respectera la norme européenne des gazoles EN 590 afin de permettre le bon fonctionnement des systèmes antipollution tels que le filtre à particules. Ces avantages sont louables, mais ce passage d'un fioul à l'autre ne sera pas sans conséquences (lire notre article du 7 juillet sur le sujet).
Pour la CR, plusieurs points semblent « très discutables » :
- « Cette nouvelle formule franco-française n'est appliquée dans aucun autre Etat membre de l'Union européenne. »
- « Pourquoi exiger un carburant spécifique aux tracteurs agricoles alors que l'industrie continuera à utiliser pour ses groupes électrogènes et autres moteurs ou chaudières, un carburant à forte teneur en soufre ? »
- « Pourquoi également ne pas faire partager cette contrainte aux particuliers qui utilisent du fioul domestique dans leurs chaudières ? »
« Comment ne pas être scandalisé du fait que finalement, le nouvel EN 590 n'est rien d'autre que du fioul domestique additionné avec 7 % d'ester méthylique d'huile végétale (EMHV, biocarburant « Diester » issu de la transformation des huiles de colza et tournesol), dont la stabilité à l'oxydation dans le temps est un handicap majeur », explique la Coordination rurale.
« Avec les pourparlers de baisse de la défiscalisation, la consommation du Diester par les agriculteurs, avec des surcoûts importants, créera une distorsion de concurrence hallucinante pour les agriculteurs français que les promoteurs des agrocarburants se sont bien gardés de divulguer », ajoute le syndicat.
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