Lors d'une conférence de presse, ce mardi 11 juin 2013, l'AGPB (Association générale des producteurs de blé) a exprimé sa crainte de voir les paiements de base « menacés de siphonnage » dans le cadre de la Pac 2014-2020. Le projet de la Commission européenne, actuellement en débat, laisse en effet une certaine marge d'autonomie aux Etats membres pour l'utilisation de leurs crédits du premier pilier, « qui pourrait aller jusqu'à 70 % si on cumule toutes les options », déplore l'AGPB.
« Si on veut garder une Pac européenne, il faut limiter à 20 % cette subsidiarité, estime Philippe Pinta, président du syndicat. A force de répartir çà et là, on va mettre à mal toute la céréaliculture française. » Pour l'AGPB, il est « essentiel d'encadrer cette subsidiarité pour limiter ce décrochage qui conduirait les scopeurs à un niveau de soutien très inférieur à celui des principaux compétiteurs européens », comme par exemple l'Allemagne, qui pourrait revenir sur les marchés d'exportation comme il y a vingt ans.
Si ce 20 % n'est pas possible, l'AGPB souhaite que soit introduite une notion de plancher à hauteur de 200 €/ha, afin que chaque agriculteur puisse toucher pas moins de 70 % de l'aide moyenne nationale par hectare.
« Alors que la France s'est bien battue pour maintenir le niveau de budget alloué à la Pac, il est dommage qu'on renationalise au maximum en prélevant 50 % de l'enveloppe pour faire des politiques nationales qui n'ont rien à voir les unes avec les autres », regrette Pierre-Olivier Drège, directeur général de l'AGPB. De son côté, Jean-François Isambert, secrétaire général de l'AGPB, estime que « plus on aura une Pac nationalisée, plus il sera compliqué de faire la prochaine réforme en 2020 ».
Souhaitant rectifier une idée reçue, l'AGPB a rappelé que, « pour les seuls soutiens du premier pilier, 40 % de nos exploitations professionnelles reçoivent 81 % du total, selon un document publié en mars 2013 par la Commission européenne. C'est une concentration deux fois moins élevée qu'en moyenne dans l'UE où 20 % des exploitations cumulent 80 % des subventions du premier pilier ».
Fonds céréaliers-éleveurs : la collecte repoussée à 2014
Lors de cette conférence de presse, Philippe Pinta a par ailleurs prévenu que la collecte de l'argent pour abonder le fonds de modernisation céréaliers-éleveurs serait repoussée d'une campagne, à la récolte de 2014, puisque l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne concernant les cotisations volontaires obligatoires (CVO) n'a été rendu que le 30 mai dernier.
L'institution a décidé que « les CVO, instituées et perçues par une organisation interprofessionnelle agricole reconnue, après extension par arrêté interministériel à l'ensemble des opérateurs de la filière en vue de financer des actions collectives, ne constituent pas un élément d'une aide d'État. »
« Le temps de créer la structure juridique pour collecter le fonds et d'étendre la CVO, ce sera trop tard pour cette récolte », assure le président de l'AGPB, en regrettant que le ministre n'ait pas assez « chatouillé » Bruxelles sur cette question des CVO.
encore les C V O
jeudi 13 juin 2013 - 11h01
ILS n'ont que ça en tête , ça va sûrement être juteux pour la FNSEA ? car ils n'arrêtent pas de nous bassiner avec! Nous ne sommes pas des imbéciles ,c'est tous ces gens là qui nous prennent pour des IMBECILES,ils feraient mieux de se battre pour des prix rémunérateurs au lieu de créer toujours de nouvelles taxes et réclamer sans cesse des AIDES qui nous font passer pour les mendiants de la société !