La Russie, qui a fait du secteur agricole une priorité depuis l'introduction de l'embargo alimentaire, espère augmenter sa production de céréales de près d'un tiers d'ici à dix ans, a indiqué jeudi le ministre de l'Agriculture, Alexandre Tkatchev.
« Nous nous fixons comme objectif ambitieux pour 2025 de récolter de l'ordre de 130 millions de tonnes de céréales », a déclaré Alexandre Tkatchev lors d'une réunion avec le Premier ministre, Dmitri Medvedev, selon le compte-rendu publié par le gouvernement.
La production du pays, l'un des premiers exportateurs mondiaux, est attendue cette année à plus de 100 millions de tonnes. C'est moins que les 105 millions de 2014 mais il s'agissait alors de la deuxième récolte la plus abondante depuis la chute de l'URSS, bien supérieure à la moyenne de ces dernières années. Le résultat de cette année est d'autant plus satisfaisant pour les autorités russes qu'une sécheresse a affecté certaines régions sibériennes et que le contexte économique était difficile, avec une hausse des coûts liée à la chute de la monnaie et au niveau élevé des taux d'intérêt.
Claas ouvre une usine à Krasnodar
La Russie, dotée notamment de fertiles terres noires dans les régions proches de la mer Noire, a attiré de nombreux investissements dans son secteur agricole ces dernières années. Le fabricant allemand de machines agricoles Claas a annoncé jeudi avoir mis en service une nouvelle usine à Krasnodar (sud-ouest) pour un investissement d'environ 120 millions d'euros, mettant en avant les « excellentes perspectives d'avenir » offertes par le pays.
Moscou a fait du développement du secteur agricole et de l'indépendance alimentaire des objectifs stratégiques depuis la crise ukrainienne, à l'origine de l'embargo russe sur de nombreux produits alimentaires occidentaux. La production abondante de cette année permettra de « couvrir nos besoins intérieurs et de maintenir notre potentiel d'exportations », a souligné M. Tkatchev.
Pour éviter un assèchement de son marché intérieur causé par la chute du rouble, qui encourage les agriculteurs à exporter plutôt qu'à vendre localement, le gouvernement a introduit des barrières douanières. Mais, comme l'a reconnu le ministre, les exportations sont actuellement en baisse de 20 % sur un an à 8,6 millions de tonnes entre le 1er juillet et le 23 septembre. Les autorités ont donc décidé de modifier ces droits de douane pour les rendre moins punitifs et de les limiter à un seul type de blé, selon un décret publié mercredi.
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vendredi 02 octobre 2015 - 09h06
S'ils y arrivent, on est morts: ils vendront à des prix trop bas pour que nous soyions compétitifs. Regardez le mal qu'ils nous font déjà en ce moment. A moins de déménager là bas!