La conférence annuelle du Conseil international des céréales, mardi à Londres, avait pour thème «Qui va payer le prix de la volatilité?». Etsuo Kitahara, directeur général du CIC, a souligné que «c'est un jeu difficile que devront mener l'ensemble des opérateurs du marché mondial». Pour la nouvelle campagne les perspectives demeurent incertaines.
Si une détente en blé est prévisible, pour le maïs les disponibilités vont se contracter et la tension est déjà visible avec les records atteints à Chicago lundi et la semaine précédente.
Les pays en développement importateurs doivent faire face à de nouveaux défis pour pour satisfaire les besoins de leur population, relève également le CIC. L'envolée du coût du fret ne facilite pas les approvisionnements.
Les différents intervenants à la conférence ont rappelé la multiplicité des facteurs de la hausse des cours: faiblesse du dollar, aléas climatiques et baisse des stocks mondiaux, croissance économique et développement d'une classe moyenne dans certains pays, hausse de l'énergie et développement des biocarburants, barrières douanières, spéculation.
Pour John D. Johnson, président de la coopérative américaine CHS, «ces facteurs ont créé une tempête et la question n'est pas de savoir comment l'arrêter mais de savoir comment on peut y naviguer». Il a ajouté un vieux proverbe anglais qui dit que «mer d'huile n'a jamais fait bon marin».
Akio Shibata, directeur du Marubeni Research Institute au Japon, a annoncé que «les ajustements seront difficiles notamment à cause d'une compétition pour les terres et l'eau». Il note aussi que cette crise est exceptionnelle car «elle montre l'impossibilité du marché à y remédier».
Pour Bernhard Dahnen, responsable du département des céréales et de l'alimentation du bétail de la société allemande Crop Energies, «la volatilité a créé de l'intelligence sur les marchés dont l'un des premiers signes est l'arrêt annoncé hier de la fabrication du Hammer (véhicule 4x4 américain). Ce sera aussi l'occasion de re-régionaliser les approvisionnements en énergie».