Le conseil spécialisé de FranceAgriMer pour la filière céréalière, réuni le 9 janvier 2013, a réajusté les bilans céréaliers français en tenant compte d'une demande communautaire qui préfère s'approvisionner sur des origines plus compétitives notamment en maïs, mais aussi en blé.
« En blé tendre, on retrouve un bilan plus conforme, a déclaré Xavier Rousselin, responsable du marché des grandes cultures à FranceAgriMer. En effet, le stock fin de campagne a été rehaussé de 332.000 tonnes par rapport à l'estimation du mois de décembre et s'affiche désormais sur un niveau identique à la campagne précédente, niveau qui reste faible. Le conseil a également réduit les utilisations de blé dans l'alimentation animale à hauteur de 100.000 t. Xavier Rousselin explique que cette diminution s'est faite au profit de l'augmentation des incorporations de blé dur dans l'alimentation animale.
L'exportation vers les pays tiers est maintenu à 10 Mt. A la fin de décembre 2012, 4,8 Mt étaient chargées dans les ports français à destination des pays tiers. « Nous en sommes à 50 % du prévisionnel exportable, a précisé le spécialiste. La seule origine avec laquelle nous soyons encore en compétition sont les Etats-Unis. »
En effet, « le disponible exportable de l'Ukraine et de la Russie est épuisé et en Argentine, les conditions humides lors de la récolte ont mis à mal les récoltes d'un point de vue quantitatif et qualitatif. Ainsi, les licences à l'exportation ont été fortement réduites dans ce pays ».
Au niveau de nos clients, le Maroc, en dépit d'une mauvaise récolte (pratiquement divisée par deux) s'est approvisionné tôt et a préféré privilégier l'origine ukrainienne plus compétitive. Ainsi, nos expéditions vers le Maroc sont en baisse de 48 % alors qu'au global, les importations marocaines de blé seront en hausse sur la campagne 2012-13.
En orge, les utilisations intérieures n'ont pas été révisées par rapport au mois précédent. Par contre, les expéditions vers l'UE sont revues en baisse de 135.000 t. Les expéditions vers pays tiers sont révisées en hausse de 250.000 t en raison de problèmes qualitatifs en Argentine. La qualité des orges a été dégradée par l'excès d'humidité. Le poids spécifique qui devrait normalement s'établir à 62 kg/hl, n'atteint que 55 kg/hl.
Selon Xavier Rousselin, des bateaux initialement prévus pour approvisionner l'Arabie Saoudite n'ont pas pu être honorés et la siutation devrait vraisemblablement profiter à l'origine européenne. Un bateau de 60.000 t serait déjà prévu. Le stock fin de campagne s'affiche sur un niveau plutôt confortable (1,737 Mt) et selon le spécialiste, il pourrait permettre un volume d'exportation encore plus important que celui prévu dans le bilan prévisionnel (jusqu'à 700.000 t de plus).
En maïs, la collecte a été révisée en hausse de 246.000 t. Les exportations vers l'Union européenne passent de 6,150 Mt à 5,795 Mt en raison de la forte concurrence des maïs en provenance de l'Argentine, du Brésil et de l'Ukraine à des tarifs plus compétitifs que les prix français.
Au niveau européen, les tirages d'importation de maïs ont connu une très forte poussée au cours des dernières semaines de décembre en raison de la forte réduction de la production en Europe centrale et dans les Balkans. L'exportation vers les pays tiers n'a pas été modifiée (400.000 t). A la fin de décembre, 0,2 Mt de maïs français était exporté vers les pays tiers, contre près de 0,3 Mt la campagne passée à la même date.
D'une manière générale, le maïs français a été confronté à son manque de compétitivité et a dû faire face à la concurrence des pays du bassin de la mer Noire. Dans ces circonstances, les stocks de report s'alourdissent de 600.000 t par rapport au mois précédent pour atteindre 2,767 Mt, ce qui est supérieur aux quatre dernières campagnes dont la moyenne s'établie à 2,355 Mt. Xavier Rousselin précise toutefois que ce bilan n'est pas définitif et qu'un regain de compétitivité de l'origine française est de nature à réduire les stocks sur un niveau plus conforme.