« Le coût du poste "mécanisation" varie entre 200 à 400 €/ha en grandes cultures. Il faut en priorité aller chercher ces 200 €, plutôt que de se focaliser sur les intrants qui feront gagner 30 €/ha », a indiqué Jean-Paul Nicoletti d'Arvalis, lors du colloque « Producteurs de grandes cultures : proactifs et réactifs », organisé par CER France, Arvalis-Institut du végétal et Pluriagri le 2 février 2010 à Paris. Une idée maintes fois répétée lors des interventions.
Selon eux, le plus gros levier d'action pour gagner en compétitivité est de tailler dans les charges de mécanisation.
Comment faire ? « En diluant ces charges sur de plus grandes surfaces, grâce à la Cuma ou à l'assolement en commun. Ensuite, en augmentant la productivité du travail avec des techniques sans labour, par exemple », a expliqué Jean-Paul Nicoletti, d'Arvalis.
Ces « recettes » étaient appuyées par les témoignages de deux exploitants lors du colloque. L'un, dans un Gaec à quatre associés sur 640 ha en COP, a réalisé des « économies notables de charges de mécanisation, de temps et d'intrants en pratiquant le semis sous couvert et en aménageant les dimensions et la géométrie de son parcellaire ».
Le second témoin, lui, a déjà regroupé son exploitation avec quatre autres, pour former un ensemble de 760 ha et travailler en techniques simplifiées et semis direct. Changer ses pratiques pour s'améliorer est possible, à en croire ces deux agriculteurs, qui font encore figure de « pionniers » : « La flexibilité, c’est avant tout dans la tête », ont-ils résumé.
Visionnez trois interviews :
• Compétitivité : les prix sont devenus un élément court terme (CER France)
• Exploitation agricole : le modèle a changé (CER France)
• Grandes cultures : la productivité a tendance à plafonner en Europe