Visionnez les interventions donnée par Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, et Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation. |
Une quarantaine de représentants des producteurs et distributeurs se sont retrouvés mardi pendant trois heures afin d'améliorer la compétitivité de la filière des fruits et légumes.
Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, a notamment annoncé un allègement d'une partie des charges patronales pour les travailleurs saisonniers.
«Le coût du travail est de 12 euros de l'heure en France contre 8 €/h en Italie, 7 €/h en Espagne et 6 €/h en Allemagne, a rappelé le ministre. Il est impératif de prendre rapidement des décisions pour réduire ces coûts. Nous pourrions arriver à un coût inférieur à 10 €/h grâce à un effort budgétaire important qui reste à définir. La décision définitive sera prise par le Premier ministre et le président de la République pour une application à la prochaine campagne.»
Cette exonération concernerait les producteurs dont au moins 30% de l'activité se font sur les produits en crise, contrairement aux 50% évoqués au début d'août.
L'amélioration des relations commerciales représente aussi un levier pour la compétitivité de la filière. «Les grossistes et les distributeurs doivent s'engager sur la suppression des remises, rabais et ristournes», a précisé Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au Commerce, également présent à la réunion.
«Nous devons supprimer toutes les pratiques de fixation du prix à l'oral», a précisé Bruno Le Maire. «Des contrats doivent être signés avec la distribution afin d'avoir une traçabilité et une transparence des prix, a appuyé Bruno Dupont, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits. Les relations entre producteurs et distributeurs seront ainsi plus stables.»
«Les propositions présentées ne concernent qu’une exonération supplémentaire sur les charges patronales, les travailleurs occasionnels. Un premier pas nécessaire mais insuffisant, estime Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint de la FNSEA, cité dans un communiqué. Comme tous les exploitants en crise, les producteurs de fruits et légumes attendent une année blanche».
«Si certaines mesures sont satisfaisantes, il reste encore du travail», a estimé Pierre Veyrat, responsable des fruits et légumes à la Confédération paysanne. Le syndicat indique dans un communiqué que «la plupart des mesures annoncées consistent à reconduire des dispositifs financiers existants». «La notion de coût du travail est considérée comme primordiale dans la difficulté de rémunération des producteurs, pourtant c'est à partir d'un prix que le revenu sera assuré, explique la Confédération paysanne. Il faut interdire la vente à pertes et qu'un juste équilibre soit trouvé à chaque maillon de la filière».
Les questions de la réorganisation économique de la filière, de l'harmonisation de l'utilisation des produits phytosanitaires en Europe et de l'énergie seront traitées lors d'une prochaine réunion prévue à la fin d'octobre avec les professionnels.