Visionnez l'intervention de Bruno Le Maire et les réactions des représentants de l'interprofession |
Réunion de dernière minute au ministère de l'Agriculture vendredi matin. Bruno Le Maire a reçu les représentants de l'interprofession: Henri Brichart, président de la FNPL (producteurs de lait FNSEA), Olivier Picot, président de la Fnil (industriels privés), et Gérard Budin, président de la FNCL (coopératives laitières). Objectif: faire le point sur la crise actuelle.
A la suite de cette rencontre, Bruno Le Maire a annoncé qu'il recevrait les banques, les assurances et la MSA «pour voir quelles réponses ils pouvaient apporter» en termes d'allègement des charges financières et de trésorerie pour les éleveurs en difficulté. Il a rappelé que l'Etat consent un effort financier important. «Mais l'Etat ne doit pas être le seul, tous les acteurs concernés doivent également consentir un effort», a précisé le ministre
Avant cela, Bruno Le Maire recevra samedi les «syndicats agricoles représentatifs», c'est-à-dire non seulement la FNSEA et JA, mais aussi la Confédération paysanne et la Coordination rurale. Enfin, il partira lundi après-midi pour la Pologne, où il tentera de rallier son homologue à la cause franco-allemande.
«Nous avançons sur plusieurs fronts, a-t-il expliqué. Le court terme, avec des mesures d'ordre financier. Le moyen terme, avec une meilleure organisation de la filière. C'était l'objet des discussions de ce matin. Enfin, au niveau européen, pour une meilleure régulation du marché du lait.»
Pour l'instant, il estime qu'il est nécessaire que les instruments de régulation existants continuent à fonctionner tant que les quotas existent. Mais également après leur disparition. «Je ne crois pas qu'il soit sage d'avancer vers une dérégulation totale du marché du lait, a-t-il rappelé. J'ai été le premier, parmi les 27 Etats membres, à faire une proposition de nouvelle régulation, appuyé par l'Allemagne.» La Commission européenne semble prête aujourd'hui à réexaminer ces propositions.
Le ministre est également revenu sur le besoin d'une nouvelle organisation de la filière. Pour lui, les producteurs «ne sont pas suffisamment structurés. D'ici à 2015 et la fin des quotas, il faudra profiter de cette période pour mettre en place une nouvelle régulation, qui passera par les contrats entre producteurs et industriels». Et si le règlement européen ne le permet pas, il faudra s'employer à le changer.
Face à la grève du lait, il souhaite la reprise de «la voie du dialogue» et assure qu'il n'y aura pas de mesures de rétorsion vis-à-vis des grévistes. En revanche, la demande de l'Apli d'une baisse du quota de 5% pour résorber la surproduction est non recevable. «Les conditions ne sont pas réunies (à cause d'une opposition de plusieurs pays européens), pour obtenir une décision en ce sens», a-t-il expliqué.
Vendredi après-midi, en marge de la présentation de sa campagne pour les élections régionales à Rouen, Bruno Le Maire a jugé «pas acceptable» la proposition formulée jeudi par la la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, de favoriser le départ de certains producteurs laitiers par le biais d'un «rachat des quotas».
«Aller expliquer aux exploitants laitiers que la solution à la crise c'est de permettre à certains de se retirer de leur activité [...] n'est pas acceptable», a t-il déclaré.
En revanche, le ministre français a qualifié de «première ouverture» la reprise par Mariann Fischer Boel de l'idée formulée par la France et l'Allemagne de permettre aux producteurs de conclure des contrats avec les industriels de manière à leur garantir un revenu sur le long terme.
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