Michel Barnier a posé lundi trois conditions pour réussir la certification environnementale des exploitations agricoles: que la démarche soit simple, pédagogique et progressive. «Ne bâtissons pas je ne sais quelle usine à gaz», a-t-il déclaré dans une intervention vidéo projetée lors des Onzièmes rencontres Farre de l'agriculture raisonnée.
Selon le ministre, la certification doit être fondée sur des «bilans peu nombreux et précis, sur l'eau, l'énergie, les phytos, les engrais, la biodiversité et l'exigence sanitaire».
La démarche, volontaire, comportera plusieurs niveaux, «le dernier niveau étant naturellement la haute valeur environnementale» (HVE), a précisé Michel Barnier.
«Il est impératif que les agriculteurs engagés dans l'agriculture raisonnée puissent bénéficier d'une reconnaissance simplifiée pour entrer dans le dispositif HVE», a réclamé Bernard Guidez, président de Farre. Le ministre l'a rassuré en déclarant qu'il tenait à ce «qu'on valorise ce qui a été fait».
Il a également salué l'initiative de Champagne Céréales qui s'est engagée au début de 2008 dans la certification "agriculture raisonnée". Selon Pascal Prot, président de la coopérative, «1.000 adhérents (sur les 8.000 que compte aujourd'hui la coopérative) sont favorables à un objectif de certification».
Au total, en France, près de 3.000 exploitations sont actuellement engagées dans la démarche de certification "agriculture raisonnée".
La certification est l'une des mesures phares du Grenelle de l'environnement, pour l'agriculture. L'objectif à atteindre: 50% d'exploitations certifiées en 2012. Un comité opérationnel a été mis en place. Une vaste consultation va se dérouler jusqu'à à la fin de février.