Le gouvernement allemand souhaite que la Pac accorde plus d'importance à partir de 2013 aux efforts entrepris par les agriculteurs pour protéger le climat, a déclaré jeudi la ministre de l'Agriculture, Ilse Aigner.
La Pac après 2013 devra « soutenir plus fortement qu'à l'heure actuelle les efforts dans le sens de la protection du climat », selon la ministre conservatrice, qui s'exprimait lors de l'ouverture à Berlin de la 75e édition de la foire agricole Grüne Woche (« Semaine verte »), le plus grand événement mondial du genre.
Toutefois, la ministre a refusé de rentrer dans les détails sur la forme que pourrait prendre ce soutien.
Dans un premier temps, il ne s'agit pas de légiférer ou d'obliger les paysans à quoi que ce soit, a-t-elle déclaré, mais à « faire croître leur conscience » des problèmes et du rôle qu'ils jouent.
Gerd Sonnleitner, président de la fédération allemande des agriculteurs, a fait valoir « le solde très positif pour toute la société » du secteur en termes de protection de l'environnement.
Les négociations au niveau européen sur la Pac pour la période 2013-2020 doivent commencer cette année et Mme Aigner attend « des conflits durs » et « des batailles sur la répartition » des moyens financiers.
Le soutien à l'agriculture représente pas loin de 50 % du budget de l'Union européenne dont plusieurs des pays membres sont favorables à une réduction draconienne des aides. Ce n'est pas le cas de l'Allemagne, deuxième producteur européen après la France, qui s'est jointe à l'« appel de Paris », lancé en décembre par 22 des 27 pays de l'UE pour « une Pac forte ».
Les agriculteurs allemands jugent « absolument nécessaire » un maintien des aides directes de l'UE au-delà de 2013, a déclaré M. Sonnleitner, rappelant que, en moyenne, 69 % du revenu des agriculteurs européens provenait d'aides publiques.
Le commissaire européen désigné à l'Agriculture, le roumain Dacian Ciolos, « est très francophile », s'est réjoui M. Sonnleitner, « s'il arrive avec une philosophie française de la politique agricole, cela ne peut pas être mauvais ».
La France est la première bénéficiaire des aides de Bruxelles à l'agriculture et défend un engagement fort de l'Union européenne pour le secteur primaire.