Quelque 150 emplois pourraient être supprimés dans les usines finistériennes du charcutier Jean Caby dans le cadre d'un projet de cession, a annoncé la CFDT agroalimentaire du Finistère vendredi, au lendemain d'un comité central d'entreprise (CCE).
« Des représentants du potentiel acquéreur [...] ont annoncé de manière très brutale au CCE qu'ils estiment qu'il y a 150 salariés de trop sur Jean Caby », indique dans un communiqué le syndicat, sans mentionner l'acquéreur potentiel, alors que le nom de la Financière Turenne Lafayette (William Saurin, Paul Prédault, Madrange...) est évoqué dans la presse.
Jean Caby, qui rencontre des difficultés financières depuis plusieurs années, dispose d'une usine à Lampaul-Guimiliau, non loin de celle de la société d'abattage et de découpe de porcs Gad SAS, récemment fermée après la suppression de près de 900 postes. Le charcutier dispose également d'une usine à Ergué-Gabéric, près de Quimper. « Le site de Quimper serait le plus touché », a avancé Frédéric Huon, délégué central CFDT de Jean Caby, interrogé par l'AFP, reconnaissant cependant n'avoir eu que peu de détails sur les secteurs et salariés touchés.
« Le CCE a accueilli cette annonce comme un coup de semonce », ajoute le syndicat, qui juge ces suppressions d'emplois, représentant 20 % des effectifs finistériens de la société, « peu rationnelles industriellement ».
Jean Caby « perd des millions d'euros de manière chronique depuis 2006 », année de son rachat par le groupe Aoste/Campofrio, a cependant expliqué Frédéric Huon, imputant les difficultés de la société à la guerre des prix dans la grande distribution. Le charcutier est depuis 2012 détenu majoritairement par l'investisseur franco-américain Eric Steiner.
Interrogée par l'AFP, la direction de Jean Caby, qui emploie au total 1.170 personnes sur trois sites et dont le siège se trouve à Lille, n'a pas souhaité faire de commentaire. Un nouveau CCE est programmé pour le 30 janvier.