La Commission européenne a appelé vendredi la Russie à lever l'embargo « disproportionné » qu'elle a imposé sur les produits porcins de l'UE en réaction à la détection de cas de fièvre porcine africaine en Lituanie.
Le commissaire à la Santé, Tonio Borg, a demandé à rencontrer le ministre russe de l'Agriculture pour régler « au plus vite » cette question qui affecte un marché « très important » pour l'UE, a souligné son porte-parole, Frédéric Vincent.
La Russie absorbe un quart des exportations européennes de produits porcins, provenant en priorité des Pays-Bas, de l'Allemagne et du Danemark, pour une valeur totale annuelle de 1,4 milliard d'euros.
Moscou a commencé à bloquer ces marchandises mercredi soir, dans le sillage de la confirmation le 24 janvier de deux cas de fièvre porcine africaine sur des sangliers lituaniens.
Cet embargo a été imposé en dépit des mesures dites de « régionalisation » proposées par les autorités européennes conformément à la législation internationale, a souligné M. Borg, cité par un communiqué.
Ces mesures suspendraient les exportations lituaniennes de produits porcins en provenance des six régions du pays. Un tel gel est appliqué depuis des années sur les exportations porcines de la Sardaigne.
« Je regrette profondément que nos partenaires russes aient interdit des exportations venant de pays membres de l'UE clairement non affectées » par cette maladie, a ajouté M. Borg.
Des experts vétérinaires ont été dépêchés par Bruxelles en Lituanie depuis lundi, où ils ont été rejoints par des experts de la Russie et du Bélarus voisin. Selon la Commission, le virus détecté en Lituanie « provient d'un pays tiers limitrophe où la maladie n'a pas été contenue ».