Les abattoirs français ont exhorté le 5 février 2014 la Commission européenne à répondre aux demandes des autorités sanitaires russes afin de mettre fin à un embargo de Moscou sur le porc européen qui pourrait coûter cher à un secteur déjà fragile.
« Un cas de peste porcine africaine sur un sanglier en Lituanie et ce sont 28 pays de l'Union européenne qui sont exclus du marché russe, notre premier client, avec plus de 800.000 tonnes de viandes porcines exportées par an, pour une valeur supérieure à un milliard d'euros ! », alerte le syndicat des entreprises de la viande (Sniv-SNCP) dans un communiqué.
« La Commission ne mesure pas l'ampleur de la crise porcine qui se profile, elle ne semble pas vouloir accéder à la demande des autorités sanitaires russes qui demandent d'exclure du certificat sanitaire d'exportation des territoires limitrophes de la Lituanie. Plus encore, la prochaine rencontre n'est programmée que pour la fin de février », dénoncent les professionnels. Or, « pour les abattoirs français, l'exportation de viande porcine représente un tiers de l'activité, plus encore, certains morceaux et pièces de découpes ne se revalorisent bien que sur les marchés d'exportation, la fermeture de ceux-ci entraîne donc une dévalorisation de la carcasse qui va peser lourdement sur le prix de porc en production et l'équilibre du marché », justifient-ils.
La Commission européenne a appelé vendredi la Russie à lever l'embargo « disproportionné » qu'elle a imposé sur les produits porcins de l'UE. Cet embargo a été imposé en dépit des mesures dites de « régionalisation » proposées par les autorités européennes conformément à la législation internationale, regrette la Commission, qui a proposé de suspendre les exportations lituaniennes de produits porcins en provenance des six régions du pays, mais pas des pays limitrophes. Un tel gel est déjà appliqué depuis des années sur les exportations porcines de Sardaigne.
La Russie absorbe un quart des exportations européennes de produits porcins, provenant en priorité des Pays-Bas, de l'Allemagne et du Danemark, pour une valeur totale annuelle de 1,4 milliard d'euros. Moscou a commencé à bloquer ces marchandises le 29 janvier, après la confirmation, le 24 janvier, de deux cas de fièvre porcine africaine sur des sangliers lituaniens.