La Charte des bonnes pratiques d'élevage (CBPE) «fait peau neuve», ont annoncé les co-présidents, Bernard Malabirade et Régis Chevallier lors d'une conférence de presse, le 6 septembre.
Sa version 2007 intègre la nouvelle réglementation européenne du Paquet Hygiène et les exigences liées à la conditionnalité des aides Pac. De plus, à la demande de la filière, l'élevage des veaux y est désormais intégré.
Sur le Paquet Hygiène, un guide élaboré par le ministère de l'Agriculture sortira «dans 18 mois, au mieux, précisent les professionnels. Nous avons voulu l'anticiper dans la CBPE. L'enjeu est important, car la responsabilité de l'éleveur (sur la sécurité sanitaire de ses produits) est engagée».
La charte reprend pour l'essentiel la réglementation. Le contenu n'est pas bouleversé: il contient désormais 48 points, contre 35 dans la version précédente. La charte ne doit pas être vécue comme une contrainte, mais comme «un outil de réassurance de nos pratiques, un code déontologique de notre profession d'éleveur, explique Bernard Malabirade. Nous avons voulu la faire évoluer pour l'adapter aux enjeux de l'élevage».
Elle fait désormais figure de socle de base commun à tous les cahiers des charges qualité proposés par les laiteries, les coopératives, les labels, etc... des filières lait et viande, simplifiant les contrôles.
«Nous souhaitons une prise en compte de cet engagement de la part des pouvoirs publics», expliquent-ils. En clair, que les éleveurs chartés subissent des contrôles moins fréquents que les autres. «Mais nous n'avons pas d'assurance sur ce point».
Une charte rédigée par les éleveurs, et gérée en autocontrôle suffira-t-elle à rassurer le consommateur ? L'interprofession estime que, face à une éventuelle crise sanitaire, les éleveurs seront mieux armés pour prouver la qualité de leurs pratiques que lors des crises ESB de 1996 et de 2000.
Lancée en 1999, la CBPE avait déjà été actualisée en 2003. La version 2007 se mettra en place sur le terrain dans les prochains jours, au fil des visites des techniciens en charge du suivi des élevages «chartés».
La filière se donne deux ans pour passer en revue l'ensemble des 125.000 adhérents (soit 80% des éleveurs laitiers et 59% des éleveurs allaitants de plus de 20 vaches).
Son coût n'est pas négligeable: 14 millions d'euros par an, essentiellement le coût des 3.500 techniciens en charge du suivi de la charte et les comités régionaux de suivi.