Au 17 août 2009, diabrotica virgifera virgifera avait été piégée à 149 reprises en Alsace (1) contre 14 insectes lors de la plus forte année jusque là. 145 individus ont été capturés dans sept communes du Haut-Rhin. Dans le département, les cercles des zones de sécurité se touchent, voire se chevauchent.
La filière commence à évaluer l’ampleur du péril lié à la chrysomèle qui la menace. Les maïsiculteurs avec du maïs en zone de sécurité (15.500 ha dans le seul Haut-Rhin) (2) ont le choix entre deux options: pratiquer une rotation ou resemer du maïs en traitant selon un protocole obligatoire contre les adultes et les larves.
Malgré un coût de 240 €/ha, une majorité d’entre eux semble pencher pour la seconde solution. Dans une zone de monoculture comme la Hardt par exemple, les conditions pédoclimatiques ne fournissent aucune alternative au maïs.
Le principe de la compensation au cas par cas de la perte de marge brute est certes acquis. Mais il est impossible d’annoncer un quelconque montant, chaque producteur devant motiver économiquement sa demande d’aide selon des modalités qui ne seront connues qu’en septembre.
Les collecteurs, tous spécialisés, font aussi leurs calculs. «15.000 ha en moins en 2010, ce sont grosso modo 150.000 tonnes qui manqueront dans les silos des organismes stockeurs. Ce n’est pas rien», estime Christophe Armbruster, PDG du négoce Armbruster Frères.
«Si l’Etat ne change pas les règles du jeu, la filière est en danger. L’Alsace fournira moins les industries de première transformation implantées le long du Rhin. Tout dépendra du cadre réglementaire qui sera discuté dans les réunions régionales et nationales programmées d’ici la fin août».
Il est probable que les questions du maintien de la chrysomèle sur la liste de quarantaine européenne et des moyens de lutte reviennent sur le tapis. Les collecteurs alsaciens se verront, eux, début septembre.
«Notre réflexion doit être collective. Il faudra dire si l’avenir de l’Alsace reste le maïs ou s’il convient d’initier un plan de reconversion aidée» juge Thomas Thuet, président de la coopérative CAC (Coopérative agricole de céréales).
(1) L’Allemagne signale pour sa part une centaine de captures dans les zones de cultures le long du Rhin, face à l’Alsace.
(2) S’ajoutent 1.390 ha en zones focus.
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