Au 12 août, 75 captures de chrysomèle des racines du maïs avaient été recensées et d'autres insectes restaient encore à identifier par le laboratoire d'entomologie. Cela représente plus de 10.000 ha en zone de sécurité et plus de 1.000 ha en zone focus.
Ils ont été retrouvés le long des axes autoroutiers des départements du Rhône-Alpes touchés. Cette très forte progression s'explique par la présence de foyers très actifs en Italie du Nord (30.000 à 40.000 insectes/ha).
«Nous sommes à côté d'un énorme réservoir, l'idée que l'on pourra éradiquer l'insecte n'est vraiment plus pertinente», estime Bruno Cézard, responsable du pôle exploitation de la chambre d'Agriculture de Savoie.
Les agriculteurs de ce département ont donc contesté les traitements insecticides en zone focus et en zone de sécurité. En réponse, le préfet a décidé que les traitements insecticides ne devraient être réalisés qu'en zone focus.
Cette décision a ensuite été étendue à toute la région Rhône-Alpes, faisant suite à une réflexion de l'Etat, qui face à la multiplication des découvertes cette année, a décidé de concentrer ses efforts sur les zones centrales. Cette nouvelle règle, va également «dans le sens d'une réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires souhaitée par le gouvernement» expliquait dans un communiqué du 14 août, la Draaf de Rhône-Alpes.
Pourtant, les exploitants savoyards déplorent cette décision jugeant que les traitements prescrits pour cet été seront peu efficaces pour empêcher l'implantation de la chrysomèle, l'essentiel des pontes ayant déjà eu lieu.
Par ailleurs, le passage d'insecticides à des doses élevées de deltaméthrine pourrait affecter abeilles et autres auxiliaires des cultures. De plus, les maïs étant relativement hauts, les agriculteurs de Savoie s'inquiètent aussi des dégâts que pourraient engendrer les enjambeurs sur leur culture.
C'est dans ces conditions, que ces derniers ont bloqué les interventions qui devaient avoir lieu en zone focus mardi 18 août. Estimant que leur potentiel de rendement allait être entamé par des traitements, ils souhaitaient une garantie d'indemnisation. Des pourparlers ont eu lieu entre la FDSEA de Savoie et la préfecture et auraient abouti à un protocole d'accord. Les traitements par enjambeurs devraient donc débuter jeudi.
En tout, deux individus ont, par ailleurs été retrouvés en Bourgogne, dans le département de la Saône-et- Loire. Le premier spécimen a été détecté à Dommartin-les-Cuiseaux et le second à Saint-Didier-en-Bresse.
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