La production française de colza devrait être comprise entre 5,25 et 5,6 millions de tonnes, selon les estimations du Cetiom communiquées mercredi lors d'une conférence de presse. Soit un rendement national situé entre 33 et 35 q/ha. Le potentiel de silique et de grains par m² n'était pas très élevé, notamment à cause du gel de février dernier, mais les conditions climatiques inhabituelles avec des pluies continues de la floraison jusqu'à la récolte ont permis une compensation exceptionnelle par le poids moyen par grain (5 g en moyenne).
Les rendements sont ainsi exceptionnels dans le Sud-Est, le Poitou-Charentes et le Limousin, corrects dans le Sud-Ouest, le Centre, plus décevants dans les Pays de la Loire et la Bretagne. Au nord, les résultats approchent la moyenne des dernières années. Dans l'Est, le gel de février a fait beaucoup de dégâts.
Environ 350.000 hectares ont été affectés par l'épisode de froid intense, essentiellement en Lorraine, au nord de la Bourgogne et à l'est de la Champagne-Ardenne. « Au total, 50.000 à 60.000 hectares ont été retournés », signale Fabien Lagarde, directeur technique du Cetiom. Parmi les parcelles laissées en place, 5 à 10 % n'ont pas été récoltés en raison d'un envahissement des parcelles par les adventices. Les parcelles avec un manque important de plantes oscillent entre 5 et 20 q/ha seulement. Cela concerne 100.000 à 150.000 hectares, dont 30.000 à 40.000 inférieurs à 10 q/ha.
Certaines parcelles ont un peu moins été impactées par le gel mais ont cumulé de fortes attaques de larves de charançon du bourgeon terminal ou d'altises à l'automne (Cher, Aube, Poitou-Charentes) ou des problèmes sanitaires mal maîtrisés au printemps (Bretagne, Pays de la Loire). Dans les terres profondes sur la grande majorité des surfaces, y compris dans le Sud, ce qui est exceptionnel, les résultats sont souvent supérieurs à 30 q/ha avec des pointes dépassant les 45 q/ha régulièrement.
La qualité de la récolte est également plutôt bonne, avec des taux d'huile assez élevés, supérieurs à 44-45 % en moyenne, et des teneurs en glucosinolates nettement inférieures à 18 micromoles.