Les pluies qui sévissent font parfois craindre pour la qualité des blés tendres. La semaine passée, les chantiers ont bien avancé, ce qui a permis de terminer les orges, les colzas et les blés situés au sud. Plus au nord, la collecte d'orge d'hiver est terminée.
Le ministère de l'Agriculture table, au 1er août, sur un rendement moyen de 69,3 q/ha (+5 q/ha par rapport à 2007-2011). Mais les moissons de colza, d'orge de printemps et surtout de blé ont, elles, été bloquées par les pluies à la fin de la semaine dernière.
Bémol en terres profondes
En blé tendre, les rendements sont pour l'instant bons à très bons à l'ouest (75 à 90 q/ha). Dans la zone nord-est, le gel a fait baisser les moyennes. En Lorraine, les rendements, disparates, varient de 30 à 75 q/ha. Cette année, un faible écart entre les terres profondes et les superficielles est souvent noté.
« Il y a des déceptions dans les bonnes terres, car il a trop plu. Au contraire, en sols légers, les exploitants sont satisfaits », informe-t-on en Ile- de-France.
Si la qualité est moindre que l'an passé, elle reste pourtant « tout juste aux normes » (protéines : 11 % ; poids spécifique (PS) : 76 kg/hl). Mais les pluies et parfois la verse inquiètent des organismes stockeurs : les PS pourraient perdre quelques points et le temps de chute de Hagberg pourrait passer sous la barre des 220 s (certains le sont déjà, d'ailleurs) et mettre à mal le débouché de la meunerie. Toutefois, tous les blés ne sont pas forcément mûrs.
Les orges de printemps présentent de très bons rendements, avec toutefois des taux de protéines souvent sous les 10 %.
Quant aux blés durs du nord de la France, ils disposent de rendements satisfaisants, mais leur qualité laisse parfois à désirer, notamment le taux de mitadinage.
33 à 35 q/ha en colza
Les parcelles récoltées (80-85 % de la sole au 1er août) ont des rendements plutôt corrects : 33 à 35 q/ha en moyenne nationale, selon les chiffres du Cetiom. Mais de grosses disparités sont notées en fonction de l'impact du gel. Les colzas les plus touchés (Lorraine, nord de la Bourgogne et est de la Champagne-Ardenne) oscillent de 10 (voire moins) à 20 q/ha. Certains n'ont même pas pu être récoltés (5 à 10 %), les plantes étant trop humides et avec un fort taux d'impuretés lié aux adventices. Ceux qui ont été moins affectés par le gel ou ayant cumulé de fortes attaques d'insectes à l'automne ne dépassent guère les 30 q/ha. Ailleurs, des pointes à 45 q/ha sont fréquentes.