Après la Conférence environnementale de 2012, la déception de France Nature Environnement (FNE) a été « à la hauteur de l'espoir suscité et de notre investissement », a regretté Benoît Hartmann, porte-parole de la fédération d'associations écologistes, le mardi 17 septembre 2013 lors d'une conférence de presse à Paris.
Si la position ferme du gouvernement en matière de gaz de schiste et d'OGM est pour elle un motif de satisfaction, l'ONG regrette que la plupart des décisions concernant l'énergie et la fiscalité écologique restent floues et soient sans cesse reportées.
Concernant la deuxième édition de la Conférence environnementale qui va s'ouvrir le vendredi 20 septembre, et à laquelle elle aura un représentant à chaque table-ronde (en plus des représentants d'associations adhérant à la fédération), FNE a de nombreuses attentes. Elle se dit prête « à un certain nombre de compromis, mais pas de compromissions ».
C'est probablement sur la table-ronde sur l'eau que les intérêts défendus par FNE vont se heurter le plus directement à ceux de l'agriculture. L'ONG demande notamment de « renforcer le seuil de la redevance sur les produits phytosanitaires, introduire une redevance sur les engrais azotés agricoles » afin d'affecter ces recettes à la reconquête de la qualité des eaux.
Sur le plan quantitatif, FNE demande notamment « qu'un objectif clair de réduction de la consommation d'eau en agriculture soit fixé et qu'aucun argent public ne soit attribué à des projets d'irrigation tant qu'un inventaire des projets en cours et des retenues d'eau déjà réalisées, et de leurs impacts individuels et cumulés n'a pas été fait ».
Dans les comités de bassin, commissions locales de l'eau, instances décisionnelles des organismes uniques, FNE souhaite que soit créé un quatrième collège rassemblant des acteurs de la société civile comme les associations écologistes, de consommateurs, de pêcheurs et de sportifs d'eau vive. Mais la fédération n'est guère optimiste : « Sur la politique de l'eau, tous les voyants sont rouges écarlates, on craint d'être déçus », a confié Benoît Hartmann.
Au cours de la conférence de presse, le président de FNE, Bruno Genty, et son porte-parole, Benoît Hartmann, sont aussi revenus sur l'annonce de la simplification du régime ICPE pour les porcheries, qualifiant cette mesure de « délire ».
« On sait que les éleveurs sont dans une situation difficile, mais la simplification administrative ne réglera pas leurs problèmes », estime Bruno Genty. « Contrairement à ce qu'a déclaré le président de la République, le modèle de l'élevage breton est mort depuis longtemps et ne survit que sous perfusion. Ce choix industriel est une impasse. Ce qu'il faut, ce sont des moyens cohérents pour changer de modèle. »