Les prix des produits de grande consommation «baissent en France», a affirmé Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation, dimanche sur Europe 1.
«Les études que nous avons menées montrent que les prix baissent depuis trois mois en France», a affirmé, sans donner de chiffres, Luc Chatel, en réponse à une étude du mensuel de l'INC «60 millions de consommateurs».
Selon cette étude à paraître mardi, sur 1.430 produits de grande consommation de marques relevés sur cinq sites internet, 707 ont vu leur prix augmenter et 690 baisser entre août 2008 et janvier 2009. «A peu près autant de hausses que de baisses», souligne l'INC «60 millions de consommateurs» sur son site internet , «d'abord le signe que nous sommes bien dans une économie de marché».
Des baisses ont été notées dans toutes les familles de produits. Cependant, «nous nous attendions à plus de baisses, et à des baisses plus conséquentes, au vu de la chute des cours des matières premières ces derniers mois», a relevé Marie-Jeanne Husset, rédactrice en chef de 60 millions de consommateurs.
Les cours des céréales ont en effet baissé de 51% en 2008 par rapport à 2007, ceux des oléagineux de 38% et les œufs de 12,4%, selon l'Institut national de la statistique.
Jeudi à Gif-sur-Yvette (Essonne), Luc Chatel avait affirmé que «la baisse des prix est en marche», se basant sur une baisse des prix mensuelle de 0,2% depuis l'automne, selon l'Observatoire des prix et des marges qui relève 100.000 prix de produits uniquement dans la grande distribution.
Dans les magasins, si les prix des produits alimentaires ont commencé à baisser depuis décembre, le reflux reste timide, déplorent les associations de consommateurs. En janvier, ils ont reculé de seulement 0,1% par rapport à décembre, mais ils ont augmenté de 2,4% sur un an, selon l'Insee, alors que les prix des matières premières ont fortement baissé.
Pour Luc Chatel, qui jeudi avait dénoncé les hausses de tarifs de certains industriels «supérieures à 15% alors que le prix du blé a baissé», ce qui compte, «c'est le prix moyen du panier en magasin».
Reconnaissant qu'il fallait que cette baisse des prix soit plus importante, le porte-parole du gouvernement a annoncé qu'il allait tenir une réunion, mardi à Bercy, avec les industriels car «il y a encore quelques prix qui sont injustifiés».
Luc Chatel a ajouté qu'il réunirait ensuite les distributeurs, après le 1er mars, date de la fin des négociations annuelles entre industriels et distributeurs, pour vérifier qu'ils «répercutent bien» les baisses de prix aux consommateurs».
Rappelant qu'une nouvelle loi, la LME (loi de modernisation de l'économie), permet aux distributeurs de «mieux répercuter aux clients les baisses de prix et les opérations promotionnelles», Luc Chatel a exprimé le «sentiment que l'immense majorité des acteurs (industriels et distributeurs, ndlr) jouent le jeu» de la baisse des prix.
Lire également: