Malgré le vent, près de 200 producteurs de lait ont battu le pavé parisien ce lundi 19 mars 2012, à l'appel de la FNSEA, des JA (Jeunes Agriculteurs) et de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait). Ils ont ainsi manifesté leur soutien aux 50 présidents de groupements de producteurs de Lactalis, qui rencontraient au même moment des représentants du groupe, à Laval sous l'égide du médiateur des contrats.
Les éleveurs sont montés de toutes les régions où l'industriel collecte – Pays de la Loire, Bretagne, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Haute-Marne, etc. – pour se retrouver devant la Tour Maine Montparnasse où Lactalis possède des bureaux. Ils portaient, accrochés sur leurs vestes, des slogans d'actualité : « Président, contrat perdant », « Lactalis, producteurs au supplice ».
« Nous organisons cette manifestation pour mettre en exergue le problème Lactalis, a expliqué Marcel Denieul, vice-président de la FNPL. Les objectifs aujourd'hui : revoir des clauses du contrat proposé par Lactalis, obtenir un mandat de négociation pour les futures organisations de producteurs (OP) pour négocier avec Lactalis. »
« Lactalis a certes des qualités en tant qu'entreprise agroalimentaire, mais elle mérite d'être rappelée à l'ordre au sujet des contrats, a estimé Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. Il n'est pas question de laisser des producteurs négocier seuls avec Lactalis à Laval. Nous sommes là pour signaler au ministre qu'une entreprise ne joue pas le jeu » de la contractualisation.
Une délégation devait d'ailleurs rencontrer le directeur de cabinet de Bruno Le Maire à 16h30, « pour demander de faire respecter la LMA (loi de modernisation de l'agriculture, ndlr), et d'appliquer les amendes administratives » en cas de non-respect.
« Aujourd'hui, Lactalis fait la sourde oreille. Pourtant, des entreprises ont déjà signé sans chercher des excuses. Nous sommes venus ici dire que nous irons jusqu'au bout, a pour sa part averti Thierry Roquefeuil, secrétaire général de la FNPL. Premier objectif : lever la date butoir du 31 mars [pour signer le contrat, décrétée par Lactalis]. Deuxième objectif : revoir cette version du contrat, qui contient des clauses qui ne sont pas acceptables. »
Si Lactalis ne tient pas compte de ces demandes, la FNPL portera l'ensemble des clauses nocives du contrat devant la justice, a-t-il encore prévenu.
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