Lors du congrès de l'Organisation des producteurs de lait (OPL), jeudi à Saint-Germain-en-Coglès (Ille-et-Vilaine), le thème principal était inévitablement la contractualisation et l'organisation des producteurs. Le président du syndicat laitier de la Coordination rurale, Daniel Condat, a exhorté les éleveurs à se regrouper et à « reprendre confiance en eux ». Ils doivent reprendre le pouvoir au travers de l'association France Milk Board (FMB), à laquelle adhèrent l'OPL, mais aussi la Confédération paysanne et l'Apli, « afin d'être un appui pour tous les producteurs face aux contrats, ceux qui ont signé comme ceux qui ne l'ont pas fait. » Objectif immédiat, martelé pendant le congrès : faire adhérer le maximum de producteurs à FMB. La mobilisation sur le terrain a faibli ? « Ce n'est pas un souci, il suffit de proposer des projets aux producteurs pour les remobiliser. »
Outre rassembler les producteurs dans une organisation de producteurs (OP) transversale, FMB a comme ambition de gérer les volumes car « on ne maîtrise pas les prix si on ne maîtrise pas les volumes », souligne Daniel Condat. FMB a cependant deux tests à passer. Tout d'abord, répondre aux critères du décret OP. Ensuite, faire en sorte que les industriels laitiers le reconnaissent comme interlocuteur, à l'instar des groupements de producteurs soutenus par le syndicalisme majoritaire. Or ces derniers voudraient obtenir de la part des transformateurs une exclusivité de négociation, s'insurgent des participants au congrès.
Reprendre le pouvoir passe aussi par la commercialisation du lait et des produits laitiers. C'est ce qui sous-tend le projet de Lait équitable (Fair milk), une marque portée par la coopérative Faircoop. Le lait équitable devrait être lancé en France à la fin de l'année, ont annoncé Richard Blanc (EMB), Erwin Schöpges (membre du bureau de l'EMB et président de Faircoop) et Philippe Massoz (directeur de Faircoop).
Pour l'instant, aucun industriel français n'a accepté de transformer du lait pour la marque. Mais Daniel Condat a bon espoir que cela change d'ici à la fin de l'année. Sinon, les Français débuteront avec un industriel luxembourgeois, comme les Belges le font depuis un an.