L’Organisation internationale de la vigne et du vin constate que la conjoncture mondiale s’est améliorée en 2011. Après plusieurs années de réduction du vignoble mondial, la production s’est stabilisée à un niveau assez bas, plus en phase avec les besoins de la planète. De son côté, la consommation a fini de reculer… Les experts pensent même que la nouvelle conjoncture « conduit à tendre le marché mondial ».
« Il semble que le pire est derrière nous et que le secteur vitivinicole mondial se trouve à nouveau en mesure de renouer avec la croissance », a expliqué Fredericco Castellucci, directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), lors d’une conférence de presse le 22 mars 2012, au siège parisien.
L’analyse des dernières statistiques de l’OIV montre que la différence entre la production et la consommation mondiale de vin s’est réduite en 2011.
« On tend à se rapprocher de 30 millions d’hectolitres, c’est-à-dire le volume nécessaire pour approvisionner les usages dits industriels du vin (alcools, vinaigre et vermouths…) », a expliqué l’expert. Il sera peut-être même nécessaire de recourir aux stocks d’alcools d’origine vitivinicole pour approvisionner ce marché. »
C’est la deuxième année consécutive où le volume disponible pour approvisionner les usages industriels semble inférieur aux besoins. De quoi tendre globalement le marché mondial du vin.
La conférence a été l’occasion d’analyser dans le détail les dernières statistiques.
Nouvelle réduction des surfaces plantées
La superficie viticole mondiale totale aurait à nouveau reculé entre 2010 et 2011 de 94.000 ha, (-1,2 %) et se situerait autour des 7,5 millions d’hectares. C’est surtout en Europe que la réduction du vignoble est la plus importante. Les surfaces plantées dans l’Union européenne s’établiraient à 3,5 millions d’hectares et reculeraient d’environ 90.000 ha soit -2,5 % entre 2010 et 2011.
« Malgré une baisse des ultimes primes communautaires relativement aux deux campagnes précédentes, ce repli est plus marqué que celui enregistré entre 2009 et 2010. Les trois campagnes d’arrachage communautaire ont accompagné in fine un recul global de l’UE estimé à 262.000 ha entre 2008 et 2011 », a expliqué le responsable.
Rappelons qu’en 2006, la commissaire européenne Mariann Fischer Boel avait déclaré qu’il y avait 400.000 ha en trop de vignes en Europe. Les statistiques de l'OIV dénombraient 3,88 Mha en 2006 contre 3,53 estimé en 2011. De quoi faire dire au directeur de L’OIV que « la commission n’avait pas si tort qu’on pouvait le penser ! »
Une production stable
Si le vignoble mondial a diminué, la production totale de vin (hors jus et moûts) a, quant à elle, légèrement progressé (+0,2 %) à 265,7 Mhl en 2011. « Il s’agit d’une production globale qui peut être qualifiée de faible, voire de très modeste », précise le directeur de l’OIV.
Parmi les évolutions les plus notables : l’Italie a vu sa production de vin en 2011 reculer de près de 7 Mhl par rapport à 2010 (-14 %). À l’inverse, la production française a crû de presque 4 Mhl (+8 %). Outre Atlantique, les États-Unis ont enregistré avec 18,7 Mhl une récolte relativement modeste (-10 % par rapport à 2011). À l’inverse, le Chili a atteint un record avec une vendange à 10,6 Mhl.
Une chute de la consommation enrayée
Du côté de la consommation, les choses s’améliorent. « Le recul de la consommation de vin au niveau mondial, amorcé en 2007, semble avoir atteint son niveau le plus bas entre 2009 et 2010. [...] Dans les pays traditionnellement producteurs, les exportations ont progressé grâce à l’engouement croissant pour le vin aux États-Unis et en Chine.
(Article publié sur www.lavigne-mag.fr)