Il a été longuement question de gouvernance, lors de l'assemblée générale de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), le 17 avril à Paris.
Ainsi, Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA, a affirmé que «la coopération n'est pas un outil dépassé, mais qu'il faut repenser la notion de gouvernance, en associant mieux les sociétaires aux décisions, tout en cohabitant avec une efficacité économique». Philippe Mangin, président de Coop de France, estime également que le «vrai sujet» est là. «Quelle est la capacité des coopératives à responsabiliser davantage leurs sociétaires, s'interroge-t-il. Ces derniers doivent s'approprier leurs structures. Cela passe par une plus grande responsabilité financière», par exemple avec la notion de rémunération du capital social, ou par l'ouverture de l'actionnariat des filiales des coopératives aux adhérents.
Gérard Budin, président de la FNCL, a souligné que la fédération avait mis en place un groupe de travail sur le sujet, dont les conclusions ont été rendues lors de la première journée de l'AG. Un document a été édité. «Les coopératives laitières françaises ne franchiront pas les obstacles qui sont devant elles, si les administrateurs n’assument pas pleinement les responsabilités pour lesquelles ils ont été élus, a-t-il affirmé. Il nous faut tout à la fois concevoir et mettre en oeuvre les meilleures stratégies, et pour cela faire grandir ou recruter les meilleurs comités de direction et directeurs généraux pour qu’ils nous aident à dessiner les contours et l’architecture de nos coopératives de demain. Pour cela, nos entreprises coopératives doivent être attractives à tous égards.»
Les intervenants ont également plaidé pour le renforcement du rôle des interprofessions. Xavier Beulin estime qu'il s'agit là «d'un outil pour gérer les crises et les risques, et d'un moyen de régulation au sein de la filière». Philippe Mangin a renchéri sur cette notion de «responsabilisation de l'ensemble des acteurs de la filière». Comme Gérard Budin, ils soutiennent donc le mémorandum déposé à Bruxelles par la France, destiné à «mieux sécuriser juridiquement les actions de ses organismes» et leur éviter une remise en cause au nom du droit de la concurrence.
«Au-delà des actions actuelles conduites par notre interprofession, nous pensons que le rôle du Cniel pourrait être élargi à un approfondissement de l’observatoire économique. Il s’agirait de définir un certain nombre d’indicateurs économiques passés et prospectifs, et de procéder à leur mise à jour régulière», estime également Gérard Budin.
Troisième grand sujet en débat: la contractualisation, inévitable pour succéder aux quotas, voire s'y substituer si ceux-ci perdent leur rôle de régulateur de l'offre. La réflexion est en cours sur le sujet. Elle pourrait aboutir à une proposition de la FNCL avant la fin de l'année. Dans son discours de clôture, Gérard Budin, a rappelé «la spécificité, les atouts et les valeurs de la coopération, levier privilégié et incontournable dans la nouvelle donne». Le modèle coopératif est un véritable «laboratoire» de la contractualisation. «Les coopératives laitières ont donc des atouts évidents pour conjuguer les besoins des producteurs, la rentabilité des outils industriels et les attentes de la société», a-t-il indiqué.
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