Les thèmes de la maîtrise de la production laitière et l’avenir de l’OCM lait ont resurgi lors de l’assemblée générale de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), jeudi à Paris.
Le bilan de santé de la Pac sera l’occasion pour la Commission européenne d’établir un diagnostic de la filière laitière, qui aboutira vraisemblablement à la remise en cause des quotas et à proposer la création d'une OCM unique.
Les participants ont évoqué différentes alternatives possibles pour la période de transition 2008-2015, et l’après-quota. Pour les intervenants, il semble clair qu’il n’y aura plus de maîtrise à l’échelle de l’UE.
Elle cèdera la place à des systèmes de contractualisation pour une gestion nationale des volumes de lait produits. Aux producteurs et entreprises de chaque pays de définir le leur.
Eberhard Hetzner, président de la Milchindustrie-Verband (la fédération des industries laitières allemande), a présenté plusieurs pistes de réflexion possibles : un contrat d’achat producteur-industriel, une régulation par un système de double-prix, un droit public à produire… Il a aussi évoqué les exemples néo-zélandais, canadien et américain.
«Les quotas, tels que connus et gérés de façon administrée depuis 1984, disparaîtront, a résumé Gérard Budin, président de la FNCL dans son discours de clôture. Le thème de notre assemblée générale était de nous éclairer sur ce que pourraient être le ou les systèmes susceptibles de prendre le relais. Ceux-ci doivent être dynamiques, motivants, permettant aux uns de jouer légitimement leurs avantages concurrentiels, et aux autres, plus fragiles, de produire dans des conditions plus difficiles, sachant que la société leur demande de contribuer à l’équilibre des territoires. »
Une position française devrait être arrêtée avant la fin de l’été. Gérard Budin estime qu’un système d’encadrement interprofessionnel s’imposera en France.
« L’ensemble devra sans doute être complété par des mécanismes de gestion de crise, et pourquoi pas, par des systèmes de marché à terme en Europe, comme ils existent actuellement aux Etats-Unis, suggère-t-il, proposant également de maintenir le stockage privé, « un excellent moyen de régulation dans notre filière. »
Grâce à la conjoncture actuelle très favorable pour les marchés des produits laitiers, il est possible d’envisager sereinement de tels changements. Voire d’espérer une hausse du prix du lait sur le long terme. Malgré des inquiétudes sur le partage de la valeur ajoutée au sein de la filière laitière (avec captation par la grande distribution), et une concurrence accrue des bioénergies, l’optimisme reste de mise.
Téléchargez le Discours de Gérard Budin, président de la FNCL, lors de l'AG de la Fédération nationale des coopératives laitières (114.32 Ko)