« Faire jeu égal avec la FNSEA », c'est le défi que veut relever Bernard Lannes, successeur de François Lucas à la tête de la Coordination rurale, qui cède sa place après trois mandats de trois ans.
Elu lors du dix-septième congrès du syndicat à La Grande-Motte (l'Hérault) les 7 et 8 décembre 2010, Bernard Lannes, céréalier et éleveur de poulets de label dans le Gers, sait qu'il « porte l'entière responsabilité des prochaines élections aux chambres d'agriculture », en janvier 2013.
Son objectif est de « rétablir la hiérarchie syndicale et mettre fin à la cogestion ». Homme de terrain, l'ancien trésorier national n'est pas inquiet. « La Coordination rurale est forte. Nous avons toujours progressé. Deuxième syndicat français avec deux chambres d'agriculture, nous avons des responsables motivés partout », déclare-t-il.
Ce combat électoral va de pair avec celui des interprofessions. Le syndicat fonde beaucoup d'espoirs dans la démission de Jean-Michel Lemétayer, annoncée pour le 16 décembre 2010, et l'arrivée à la tête de la FNSEA d'un successeur « plus ouvert ».
Pour le syndicat, la position de la FNSEA est « intenable ». « Il faut casser le moule de la cogestion et mettre en pratique le pluralisme. Nous voulons que le pouvoir politique mette les hommes autour de la table, parce que ce n'est pas à la FNSEA de le faire. »
Le combat de Bernard Lannes s'inscrit dans la continuité. « Il nous faut canaliser la colère, nous ne sommes pas là pour tout casser, mais il va falloir réformer », explique-t-il.
Pour le syndicat, la réforme n'est pas seulement dans le paysage politique et syndical. François Lucas, qui reste vice-président de la Coordination rurale, concentrera ses forces sur l'autre priorité du syndicat : la réforme la Pac et le retour au bon sens, aux fondamentaux de l'Union européenne.
Michel-Jean Jacquot, ancien membre de la Commission européenne et chargé des négociations agricoles du Gatt, a appelé les quelque 400 congressistes à continuer leur combat pour une régulation des marchés.
« La Pac est au service de l'OMC », a-t-il scandé. Et même si la communication de Dacian Ciolos pour l'après-2013 n'évoque pas directement ce lien de subordination, le spécialiste des négociations internationales en voit partout l'esprit et le danger. « Je voudrais qu'à l'OMC, l'agriculture soit traitée comme les services, qu'elle bénéficie d'une exception aux règles », explique Michel-Jean Jacquot.
Pour lui, « il est clair que si l'on n'intervient pas, certes la Pac sera axée sur le marché, mais sur un marché de dupe, a-t-il affirmé. Vous devez obtenir dans les six mois, avant la publication des propositions législatives de la Commission européenne, que les décideurs livrent leur réflexion sur la Pac à l'horizon de 2020 et sa compatibilité avec les engagements pris ou qu'elle s'apprête à prendre à l'OMC. Sans ça, vous passerez à la moulinette ».
Si pour l'instant, l'OMC est en panne, Michel-Jean Jacquot ne doute pas que le cycle de Doha trouvera une issue en 2011. Il y a donc urgence, d'autant plus que les accords bilatéraux sont pour lui encore plus dangereux.
Téléchargez les discours de Bernard Lannes, président de la Coordination, et de François Lucas, vice-président
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Parler c'est bien
mercredi 08 décembre 2010 - 21h27
Parler c'est bien agir c'est mieux La Pac, politique autoritaire contraignante la CR doit mettre en place une grève de sous production agricole au niveau mondial .Ensuite il sera plus facile a discuter ,car l'agriculture est la seule corporation écologique .Pourquoi mondiale ? Car tous les gouvernements ne pensent qu'a l'esclavage. En cette période de fête, seul les éleveurs travailleront les 25et 31 décembre et le 1er janvier pour le même prix,alors que tous les services d'astreinte seront payés le double. AGRICULTEUR REVEILLE-TOI lacoste40