La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé le jeudi 21 novembre 2013 que l'Allemagne allait se doter d'un salaire minimal généralisé, une concession faite à ses futurs partenaires de gouvernement sociaux-démocrates.
« Nous allons décider des choses que, au vu de mon programme, je ne considère pas comme justes, parmi elles un salaire minimum généralisé », a dit la chancelière dans un discours à Berlin, évoquant les négociations en cours entre son parti conservateur et les sociaux-démocrates (SPD) pour former un gouvernement.
« Une appréciation réaliste [de la situation] montre que les sociaux-démocrates ne vont pas conclure les négociations sans un salaire minimum, une de leurs revendications centrales », a-t-elle dit, ne livrant aucun détail sur son niveau ou sa date d'introduction.
« Je vais tout faire, le [parti conservateur] CDU va tout faire pour minimiser les effets sur l'emploi d'un tel salaire minimum », a ajouté la chancelière, qui s'adressait à un parterre de patrons allemands. Elle a aussi rappelé que le gouvernement de coalition en gestation n'était pas la constellation rêvée des intéressés mais le résultat du vote des électeurs allemands, le 22 septembre.
L'Allemagne n'a pas de salaire minimum pour tous pour le moment. Les salaires sont négociés branche par branche entre les partenaires sociaux et dans certains secteurs les salariés touchent moins de cinq euros. Le SPD a fait campagne pour un salaire minimum horaire de 8,50 euros. En France, le Smic horaire est actuellement de 9,43 euros bruts.
Le ministre français de l'Économie, Pierre Moscovici, a salué jeudi l'annonce d'Angela Merkel de l'introduction d'un salaire minimal généralisé en Allemagne, selon lui « un signal d'une approche plus coopérative ».
« C'est un signal [...] d'une approche peut-être plus coopérative des politiques économiques en Europe », a-t-il dit en marge d'un colloque financier à Paris, au moment où l'Allemagne est encouragée de toutes parts à mettre davantage sa bonne santé économique au service de ses partenaires européens.