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Crise de l’élevage

Hollande interpelle distributeurs et industriels, la mobilisation évolue

Publié le jeudi 23 juillet 2015 - 19h11

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François Hollande a mis la pression jeudi à Dijon sur la distribution, les abatteurs et les transformateurs pour parvenir à une hausse des prix, tandis que la mobilisation des éleveurs évoluait sur le terrain, les barrages routiers cédant peu à peu la place à des actions coup-de-poing.

 

Le président de la République a rencontré des représentants d'organisations agricoles jeudi en Côte-d'Or, dans le cadre d'un déplacement initialement consacré à la viticulture. Confronté depuis ce week-end à une contestation grandissante, le gouvernement a annoncé mercredi un plan d'urgence en faveur des éleveurs en difficulté. L'objectif : relever les prix payés aux éleveurs, pour le porc comme pour la viande bovine, et desserrer l'étau de leur dette. L'Etat va ainsi engager avec les banques une restructuration de l'ensemble des dettes à moyen et long terme.

 

Sur les prix, « nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable pour rémunérer les producteurs, mais également les abatteurs et les transformateurs qui doivent rendre des comptes », a insisté M. Hollande, évoquant « toutes les productions », lait et viande notamment.

 

 

Généralisation de « l'approvisionnement local » dans les restaurations collectives d'Etat

 

Auparavant, sur RTL, Manuel Valls avait lancé un « appel » à la « responsabilité » des « abatteurs » et des « industriels », et jugeant « essentiel que les prix augmentent dans les filières du bœuf ». Le Premier ministre, qui a par ailleurs annoncé la « généralisation » de « l'approvisionnement local » en viande dans les restaurations collectives d'Etat, poursuivra son travail de conviction jeudi lors d'un déplacement en Gironde.

 

Cette généralisation fera l'objet d'« actions immédiates », notamment via des « révisions de clauses », a précisé M. Hollande, qui a également évoqué la « contractualisation » des négociations et promis de redoubler d'efforts pour vanter les mérites de l'agriculture française au plan international.

 

En attendant, le plan gouvernemental a suscité des réactions très mitigées. Selon la FNSEA, entre 10.000 et 15.000 agriculteurs se sont mobilisés dans la journée, sur les barrages routiers et les opérations coup-de-poing organisés à travers le pays. Le président du syndicat, Xavier Beulin, a annoncé que les éleveurs préparaient de « nouveaux mouvements dans les deux ou trois jours qui viennent ». La colère doit « pouvoir s'exprimer », a-t-il dit, tout en appelant à la « pondération sur le terrain ». Depuis Dijon, après s'être entretenu avec M. Hollande, le président de la Fédération nationale des éleveurs bovins (FNB), Jean-Pierre Fleury, a estimé que « les conditions (n'étaient) pas remplies pour lever les blocages ».

 

Cependant, sur le terrain, les blocages d'axes routiers laissaient progressivement la place à des actions ciblant des industriels ou des distributeurs, comme par exemple des laiteries en Loire-Atlantique ou encore un hypermarché Leclerc dans le Nord. Après Caen, où ils avaient été levés mercredi-après midi, les barrages ont été levés ce jeudi autour de Lyon et sur les grands ponts enjambant la Seine en Seine-Maritime. En Franche-Comté, des éleveurs ont intercepté « sans violence », lors d'un barrage filtrant, un camion transportant une quarantaine de carcasses de bœuf allemandes destinées au numéro un de la viande en France, le Groupe Bigard.

 

 

Le Foll en appelle à l'Europe

 

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont en tout cas assuré que les blocages ne devraient pas perdurer, afin de ne pas perturber le grand chassé-croisé des vacanciers ce week-end. C'est d'ailleurs ce qui mobilise à plein l'exécutif, qui souhaite éviter que cette crise ne s'éternise au cœur de l'été, à quelques mois des élections régionales et avec une opposition à l'affût.

 

Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, est ainsi sorti de son silence mercredi pour juger que le plan gouvernemental n'était « pas à la hauteur de la crise ». La droite « dormait pendant qu'on prenait les premières mesures », a répondu dans Libération le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, mettant également en cause le plan 2009 du gouvernement Fillon.

 

M. Le Foll va désormais s'occuper de la filière laitière, qu'il réunira vendredi pour une table-ronde à la demande du président de la Fédération des producteurs de lait (FNPL) Thierry Roquefeuil, afin de définir une revalorisation des prix du lait.

 

« La distribution s'était engagée en février sur 340 euros la tonne, on en est loin », indique M. Roquefeuil, qui verra le ministre dès jeudi 18h00. « Il faut un effort collectif pour s'en sortir vers le haut », estime-t-il alors que les prix plongent, moins de quatre mois après la fin des quotas européens.

 

Le ministre de l'Agriculture a demandé et obtenu la convocation d'un conseil des ministres européens de l'Agriculture en septembre sur la crise de l'élevage.

 


Les commentaires de nos abonnés (2)
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vendredi 24 juillet 2015 - 10h19

Ils ont leur responsabilité, mais l'Etat aussi: qui a imposé des mises aux normes exorbitantes, non répercutables sur les prix de vente, et qui a fait que les charges sociales et les taxes soient deux fois plus élevées chez nous, torpillant toute compétitivité ?: ce ne sont pas les industriels , ni la distribution. Sans compter les méfaits du controle des structures qui empêche de progresser, voire de transmettre à ses héritiers: une exploitation française de 50 vaches ne peut lutter contre une allemande de 500 t^tes (quand ce n'est pas 3000!). Bref, le socialisme à la française nous ruine.

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vendredi 24 juillet 2015 - 08h15

la premiere cause de la crise c'est des charges trop lourdes, des normes intenables, un poids exagéré sur la main d'oeuvre, une réglementation unique en matière d'agriculture ... controle des structures safer, reglements européens et franco français .... Mais c'est plus facile de demander aux gens d'être patriote, d'acheter français et plus cher (quelle logique !) de mettre la faute sur les intermédiaires etc ... Alors merci beaucoup nos gouvernants,
commentaires agriculteurs

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