Les producteurs français de concombres, dont les ventes se sont effondrées depuis la mise en cause du légume en Allemagne dans l'épidémie mortelle liée à la bactérie E. coli, ont demandé mercredi au gouvernement et aux élus de « rassurer les consommateurs » sur la qualité de la production en France pour relancer les ventes.
« On ne leur demande pas la lune. Simplement de rassurer le consommateur sur la qualité des concombres produits en France », a expliqué à la presse Jacques Rouchaussé, secrétaire général de Légumes de France, qui estime que « la priorité est de relancer la consommation ». « Ce sera une catastrophe si elle ne reprend pas dans les huit jours », a argumenté un producteur de la région nantaise.
Boudés à l'Elysée, où une délégation s'était présentée avec un colis d'une douzaine de concombres, les producteurs ont finalement été reçus en fin de matinée par le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui a mangé une tranche de concombre.
« Tout le monde (au gouvernement) est parfaitement conscient qu'on peut consommer tous les légumes à partir du moment où on respecte les règles d'hygiène », a assuré le ministre. « Il y a longtemps qu'on attendait ce moment-là », a confié Jacques Rouchaussé, jugeant cependant Bruno Le Maire « assez esseulé » et regrettant que le gouvernement ait appliqué « avant tout le principe de précaution ».
Bruno Le Maire a pour sa part rappelé aux producteurs que leur indemnisation était en discussion à Bruxelles. « Je me bats pour que vous soyez indemnisés à l'euro près », a-t-il affirmé à la vingtaine de producteurs reçus au ministère, jugeant « insuffisant » le niveau de « 30 % » proposé la veille par la Commission. « Cette crise est communautaire,il faut une réponse communautaire », a-t-il insisté. « Ce n'est pas aux Etats de payer. »
La délégation de producteurs devait se rendre ensuite à l'Assemblée nationale pour inviter les députés et les consommateurs à un pique-nique, puis dans l'après-midi au Sénat. Ils envisageaient aussi dans les prochains jours des animations dans les grandes surfaces pour relancer au plus vite la consommation.
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