Les organisations professionnelles représentant la filière viticole ont insisté, lors d'une rencontre mercredi avec le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, «sur la situation critique à laquelle sont confrontées les exploitations viticoles», pour lui proposer de mettre en place un plan de soutien au secteur, rapporte un communiqué commun de l’AGPV (1), de la FNSEA et de JA (Jeunes Agriculteurs).
Les effets de la crise sont de plus en plus difficiles à supporter, relève le communiqué, citant le cas de certains départements dans lesquels 65% des exploitations dégagent moins d’un Smic de revenu (en particulier dans le Sud, NDLR).
«La prise en charge des cotisations sociales, l’aide à la trésorerie ou encore l’assistance à l’assurance pour risque de non-paiement à l’exportation constituent quelques-unes des mesures phares de ce plan», indique le communiqué.
«Nous ne voulons pas nous contenter de parer à l’urgence, a déclaré Xavier de Volontat, président de l’AGPV. Il nous faut agir sur le long terme.»
Les représentants de la production viticole ont signifié au ministre «leur volonté de travailler avec [lui] à l’approfondissement du plan de modernisation de la filière viticole.
«Ils ont aussi demandé à être associés à la future loi de modernisation agricole, actuellement en préparation», ajoute le communiqué. La profession viticole souhaiterait «notamment que soit mis en place un indicateur de prix pour les vins sans indication géographique» (sur la base de ce qui a pu se faire pour le lait, NDLR).
«Toutes ces mesures n’auront d’effet que si la valorisation de l’image du vin est préservée au travers des différentes politiques publiques», insiste le communiqué, faisant probablement référence aux récentes attaques en matière de santé publique face auxquelles la filière a su se mobiliser, et en particulier le projet de loi «Hôpital» de la ministre de la Santé. Sa version finale (consensuelle du moins pour la viticulture) vient d'être promulguée au Journal officiel .
Bruno Lemaire «a conforté les professionnels dans leur mobilisation» en affirmant qu'«il n’y a pas de France sans vins français», rapporte les syndicats viticoles.
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(1) L'Assocition générale de la production viticole réunit les organisations professionnelles suivantes: la CCVF (Confédération des coopératives vinicoles de France), la Cnaoc (Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à appellations d’origine contrôlée), la CFVDP (Confédération française des vins de pays) et les Vif (Vignerons indépendants de France).
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