Les Français de moins de 30 ans sont très pessimistes sur l'état de la planète et la situation économique du pays, bien plus que les Allemands, les Américains et les Chinois, mais pensent pouvoir sortir leur épingle du jeu, révèle une vaste étude publiée le 4 avril 2014 par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).
Quelque 80 % des Français âgés de 15 à 30 ans ne sont pas « confiants » vis-à-vis de la « situation économique du pays dans les dix prochaines années », et 83 % ne le sont pas plus sur « l'état de la planète » dans la décennie à venir.
Un pessimisme nettement plus marqué que dans d'autres pays : en Allemagne, ils sont 57 % à être optimistes sur l'évolution économique de leur pays même s'ils le sont moins (42 %) sur celle de la planète. Des chiffres qui grimpent à respectivement 73 % et 62 % parmi les jeunes Chinois. Les jeunes Américains sont entre les deux (44 % et 47 %), selon cette étude Ipsos/Ademe réalisée à la fin de 2013 sur un échantillon représentatif de 1.000 personnes entre 15 et 30 ans dans chaque pays : France, Allemagne, Etats-Unis et Chine.
« Une lucidité » des moins de 30 ans qui « ne les incite pas nécessairement à s'engager, quelle que soit la forme prise par cet engagement », souligne l'Ademe. D'ailleurs, globalement, les Français de moins de 30 ans sont plutôt confiants en leur avenir personnel (69 %). Ils sont 64 % à l'être pour leur « situation professionnelle » dans les dix prochaines années, un chiffre qui tombe à 54 % pour leur « situation financière ». Le summum de l'optimisme est atteint par les jeunes Allemands qui sont 89 % à être « confiants » sur leur destin individuel.
« De nouvelles formes d'implication dans la vie sociale »
« Les pratiques d'engagement collectif (associations, syndicats, partis politiques) attirent peu », souligne l'Ademe. Seuls 19 % des Français disent avoir une pratique d'engagement (pour 33 % des Allemands et 42 % des Américains), l'investissement associatif arrivant le premier en tête. En France, seuls 2 % des moins de 30 ans disent être « engagés politiquement ». En revanche, les moins de 30 ans sont déjà très impliqués dans des pratiques « co » comme l'achat d'occasion à d'autres personnes (52 % des Français), l'achat groupé, le troc ou le covoiturage, des pratiques en plein essor.
« Même si elles ne sont pas revendiquées comme “engagées” ou “collectives”, il n'en reste pas moins que (ces pratiques) traduisent de nouvelles formes d'implication dans la vie sociale », commente l'Ademe.
Consommation bio : les jeunes Français relativement timorés
Selon cette enquête Ademe, 34 % des jeunes Français consomment bio au moins une fois par semaine, contre 55 % des jeunes Allemands et 63 % des jeunes Américains.
De la même manière, seuls 26 % des jeunes Français sont prêts à dépenser plus pour manger bio, contre 33 % des jeunes Allemands et 40 % des jeunes Américains.