Le ministère de l'Ecologie a promis, lundi, de lever « dans quelques jours ou quelques semaines » un blocage de plus de 350 millions d'euros pour l'électricité rurale qui n'ont pas été attribués aux collectivités à cause de lourdeurs administratives.
Ce retard, lié à un changement de statut d'un financement l'an dernier, menace de nombreux emplois chez des petits contractants locaux. « Nous travaillons d'arrache-pied pour dénouer le problème car cette situation ne peut de toute évidence pas durer. Les crédits sont en effet disponibles, mais les règles de gestion ont été modifiées », a déclaré la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, confirmant une information du Parisien.
« Nous devons donc trouver les solutions au plus vite, c'est-à-dire dans les jours, ou au plus tard dans les semaines qui viennent, afin de répartir l'argent de ce fonds sur tout le territoire, en fonction des projets liés à l'entretien et à la modernisation du réseau électrique », a ajouté Mme Batho.
En 2011, le Fonds d'amortissement des charges d'électrification (Facé), qui remonte jusqu'aux années 1930, a changé de statut. Auparavant géré par EDF, ce fonds destiné à financer l'électricité rurale plus coûteuse que celle de ville, a été intégré dans le budget de l'Etat. Mais selon le ministère, en raison des contraintes plus lourdes de versement de l'argent public liées au nouveau statut du Facé, les autorisations de paiement, habituellement faites en mars, n'ont toujours pas été faites aux syndicats d'énergie gérés par les collectivités locales.
Ceux-ci, inquiets de ne pas recevoir le financement de Bercy, n'ont en conséquence pas lancé leurs travaux habituels d'éclairage, d'entretien ou d'enfouissement des lignes électriques. Selon le syndicat des entreprises de génie électrique et climatique (Serce), des entreprises représentant plus de 7.000 emplois sont affectées par ces délais. « Il y a vraiment urgence pour ces entreprises, qui sont des PME avec des petits effectifs », a indiqué la directrice générale du Serce, Anne Valachs. Des emplois d'intérimaires ont déjà été supprimés en raison des retards, a-t-elle expliqué.
L'enveloppe de 368 millions d'euros du Facé permet au total de financer quelque 570 millions de travaux d'électricité sur les réseaux à basse et moyenne tension.
Une entreprise des Pyrénées-Atlantiques a dû déposer le bilan ; six millions d'euros d'investissements ont été gelés et le département a dû payer des intérêts moratoires sur des commandes qu'il n'a pas pu honorer.