Le volailler Doux, en redressement judiciaire depuis juin 2012, a présenté le mardi 26 novembre 2013 son plan de continuation devant le tribunal de commerce de Quimper lors d'une audience cruciale pour son avenir et celui de ses 2.100 salariés. Le groupe espère notamment que le tribunal validera l'entrée à son capital du groupe saoudien Almunajem et du holding de la famille Calmels, D&P.
Le tribunal rendra sa décision vendredi à 16h30, a annoncé, à l'issue de l'audience, Arnaud Marion, directeur opérationnel de Doux, qui s'est dit confiant au sujet de la continuation du groupe. « Aujourd'hui, les choses ont avancé, la crise se résout grâce à ses actionnaires, anciens et nouveaux », a-t-il déclaré à la presse.
Se sont présentés devant les juges à 14h00 Didier Calmels et son fils Martin, Jean-Charles Doux, PDG du groupe, ainsi que M. Marion, directeur opérationnel depuis le placement du groupe en redressement judiciaire.
Lors de cette audience à huis clos, le volailler a présenté le plan qu'il a élaboré en vue de continuer son activité. Dans le cas de sa validation par le tribunal, il sortira du redressement judiciaire et pourra continuer son activité. Dans le cas contraire, jugé très peu probable, il serait liquidé.
En attente de confirmation depuis plus de deux semaines, la recapitalisation du groupe breton a fait l'objet d'un accord lundi. « Selon les termes de cet accord, le holding Calmels (D&P) devient l'actionnaire majoritaire du groupe Doux avec 52,5 % du capital, aux côtés de deux actionnaires de référence, à savoir le groupe Almunajem (25 %) et la famille Doux (22,5 %) », a indiqué le groupe volailler. La famille Doux, qui détient actuellement 80 % du capital, deviendra donc minoritaire, et BNP Paribas, qui possède 20 % du capital, se retirera. L'accord devrait être finalisé au premier trimestre de 2014.
La gouvernance du groupe sera modifiée, sous réserve de la validation du plan de continuation, a par ailleurs confirmé mardi le groupe, précisant qu'il allait se doter d'un directoire présidé par Arnaud Marion, avec à ses côtés Jean-Charles Doux et Martin Calmels. Le conseil de surveillance, dans lequel sont représentés les actionnaires, sera logiquement présidé par Didier Calmels.
Ce dernier est un spécialiste des entreprises en difficulté. C'est son fonds D&P qui a racheté une créance de plusieurs millions d'euros à la banque Barclays, premier créancier de Doux. Quant à Almunajem, il est le premier client de Doux et un fidèle puisqu'en 2014, les deux groupes fêteront leurs 40 ans d'échanges commerciaux. Le groupe saoudien soutient activement l'entreprise depuis son placement en redressement judiciaire.