La livraison express est-elle en train de changer d'ère ? Geopost, filiale de La Poste, a levé lundi le voile sur un prototype de drone livreur de colis. Son développeur, la société du Var Atechsys, a annoncé mardi avoir déposé une demande d'autorisation pour tester leur appareil dans le ciel azuréen.
En effet, l'AFP précise qu'une demande d'ouverture de ligne pilote régulière de 16 km a été réalisée dimanche auprès de l'aviation civile. Moustafa Kasbari, président d'Atechsys, détaille la particularité de son drone à 6 rotors, soit « son système automatique : l'opérateur dépose le colis sur un chariot puis appuie sur un bouton ». L'engin de 3,7 kg s'envole alors avec le colis. Il est conçu pour contourner les zones habitées, grâce à un système de capteurs. L'hexacoptère peut transporter un colis jusqu'à 150 m d'altitude à une vitesse de 60 km/h, sauf temps orageux ou vent soufflant à plus de 30 km/h. En cas de panne, un parachute se déploie. Un pilote peut toujours prendre le contrôle.
Les utilisations envisagées sont par exemple la livraison en urgence de médicaments ou d'objets dans des lieux isolés ou difficilement accessibles. Une mise en service reste toutefois hypothétique. « On reste dans un cadre de recherche et développement, on fait un test », relativise le dirigeant de Geopost.
D'autres grands groupes ont montré leur intérêt pour cette livraison de haut vol. Le site Amazon, notamment, présentait il y a quelques mois son drone livreur. Accompagné du service Air Prime, le but est de livrer au client, qui les a commandés sur le site internet quelques minutes plus tôt, ses colis à l'aide d'un drone octocoptère. Si le très optimiste PDG d'Amazon Jeff Bezos souhaite voir ses drones sillonner les airs d'ici 4 ou 5 ans, de forts doutes planent autour d'une telle mise en service.
Entre aléas climatiques, contraintes réglementaires et doutes sur la sécurité des technologies adoptées, les barrières sont nombreuses. S'ajoute à cela un marché français au ciel perturbé, le drone professionnel ayant du mal à quitter le sol comparé au drone de loisir. Si les pistes pour décoller se dégagent, comme pour l'industrie ou l'agriculture, le drone livreur semble encore à de nombreux coups d'hélice de démarrer.