Les Français ne sont pas égaux face aux prix de l'eau qu'ils payent à leur fournisseur, avec des écarts considérables d'un département à l'autre, et parfois même entre des localités voisines, montre une étude de la Confédération générale du logement (CGL) publiée le mardi 10 décembre 2013.
« L'examen des 6.328 prix recensés dans les départements métropolitains et d'outre-mer est édifiant : la disparité et le niveau élevé d'un grand nombre de prix sont devenus la règle, ils entraînent de grandes injustices entre les consommateurs », d'un département à l'autre et même entre des communes d'un même département, souligne l'association de consommateurs, qui dénonce une « jungle » des prix de l'eau.
Ainsi, le prix du mètre cube (assainissement inclus) s'élève à 4,15 euros en moyenne nationale (2,06 euros hors assainissement), mais avec un écart de 1 à 2 entre départements pour les tarifs avec assainissement (5,72 euros en moyenne dans le Tarn contre 2,92 euros dans la Haute-Vienne), et de 1 à 3 assainissement exclu (3,50 €/m³ en Ille-et-Vilaine contre 1,10 dans l'Ariège).
Les écarts constatés peuvent être encore plus importants entre les communes, parfois même à l'intérieur d'un même département, souligne la CGL. Les extrêmes vont ainsi de 9,86 euros le mètre cube (avec assainissement) dans une commune de la Seine-et-Marne contre 1,21 euro dans une autre des Pyrénées-Orientales.
« Des prix moyens départementaux qui varient du simple au triple, [...] des écarts très importants au sein d'un même département, voire entre communes voisines, des prix élevés dans beaucoup d'endroits, une France rurale qui paie son eau plus chère, des grandes villes qui tirent leur épingle du jeu, telle est la situation des prix de l'eau en France », résume la CGL.
L'organisation de défense des consommateurs, qui dénonce la complexité des grilles tarifaires et des modes de facturation, plaide pour une harmonisation progressive des prix, en suivant l'exemple de certains départements ou groupements de communes, citant notamment en exemple l'agglomération de Nantes.
« Il n'y a aucune raison objective pour qu'une harmonisation qui se pratique sur certains territoires ne puisse pas se généraliser », juge-t-elle, soulignant qu'une telle démarche pourrait constituer « une première étape d'un cheminement vers un prix unique du mètre cube d'eau en France ».