Au 1er mars 2015, la grande majorité des réservoirs (86 %) affiche un niveau normal à supérieur à la normale, selon la note du BRGM diffusée lundi. Ce constat est lié à des précipitations assez « normales » jusqu'à présent, au cours de la période de recharge hivernale, sur la plus grande partie du territoire, voire excédentaire sur le Sud-Est.
Excédentaires le long des côtes de la Manche et sur la façade atlantique, les précipitations de février 2015 ont été une fois et demie à deux fois et demie supérieures à la normale sur le sud de l'Aquitaine et du Midi-Pyrénées, de la Drôme à la Région Paca, ainsi qu'en Corse. La pluviométrie est en revanche très déficitaire sur un petit quart nord-est, le nord des Alpes et le Languedoc-Roussillon. En Alsace et dans l'Hérault, le déficit dépasse 50 %. A l'échelle de la période hivernale, sur la plus grande partie du territoire, le cumul des précipitations est proche de la normale. Un déficit relatif ne persiste au début de mars que du nord de la Charente à l'Anjou et à la Touraine ainsi que sur les Savoies. Au Sud-Est, la pluviométrie est excédentaire de l'ordre de 25 à 50 %, hormis de l'ouest de l'Hérault aux Pyrénées-Orientales.
L'évolution du niveau des nappes traduit la période de recharge hivernale en cours. Par comparaison au début de l'année, on note, à la fin de février, une diminution du nombre de points en baisse (18 % contre 28 %) et une augmentation du nombre de points en hausse (49 % contre 45 %). Le nombre de points stables augmente légèrement avec un peu plus d'un tiers du nombre des points (34 %). Sur une grande partie du territoire, les niveaux de nappe sont normaux (22 indicateurs globaux sur 29) ou supérieurs à la normale (7/29). On se situe ainsi, globalement, dans des conditions normales de poursuite de recharge hivernale, dont l'intensité est cependant moindre qu'en 2014.
L'état de remplissage des aquifères a sensiblement évolué sur la période hivernale. Il affiche, pour la plus grande majorité d'entre eux (86 %), des valeurs égales ou supérieures à la normale. Dans le détail, on note que 11 % des points suivis ont des niveaux inférieurs à la normale et 3 % très inférieurs.
Pour la plus grande partie du territoire, les niveaux des nappes sont normaux. Pour quelques secteurs, ils sont supérieurs à la normale, notamment dans le Sud-Est, en Corse, dans le secteur de l'amont pyrénéen du bassin Adour-Garonne ou dans le bassin Artois-Picardie.
Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables en cette période hivernale, avec des niveaux supérieurs à la normale, on peut citer par exemple :
- Les aquifères de la vallée du Rhône, globalement stables et dont les taux de remplissage sont, pour beaucoup, supérieurs à la normale. Les cumuls de pluie efficace ont favorisé une recharge importante.
- Les nappes crayeuses de la région Nord-Pas-de-Calais qui présentent des niveaux à la hausse et qui, grâce aux précipitations notables des derniers mois, ont des taux de remplissage supérieurs à la normale.
- Les nappes alluviales de la Garonne amont dont les niveaux, stables ou en hausse, sont supérieurs à la normale sous l'effet de précipitations récentes d'importante notable.
- Les aquifères de Corse qui présentent des niveaux désormais excédentaires en lien avec les épisodes pluvieux très conséquents au début de l'année.
Pour les secteurs qui présentent des situations assez favorables, avec des niveaux normaux, on peut citer par exemple :
- La plupart des aquifères du Bassin parisien qui présentent, pour un grand nombre de points, des niveaux normaux, non excédentaires. Une hausse des niveaux est cependant assez généralisée. La recharge est engagée.
- La nappe d'Alsace qui, pour la grande majorité de ses points, présente des niveaux normaux. La recharge semble actée avec cependant des points désormais à la baisse qui traduisent une situation qui ne devrait pas beaucoup s'améliorer sauf précipitations prochaines.
- Les aquifères de la grande majorité du bassin Adour-Garonne, qui présentent des niveaux normaux, pour beaucoup stables.
- Les aquifères du Languedoc-Roussillon dont les points de suivi présentent des niveaux désormais normaux, malgré des épisodes cévenols très soutenus et qui sont majoritairement orientés à la baisse.