Plus de 650 agriculteurs se sont réunis à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) pour demander la modification d'un décret issu de la nouvelle loi sur l'eau.
« Sans eau, il n'y a plus d'agriculture, martèle Philippe de Vergnette, président de la chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne. L'arboriculture de notre département en est dépendante. Produire des pommes sans eau, c'est mission impossible ! Nous avons à faire à un ministère de l'Irréel qui va nous priver, selon les zones, de 30 à 50 % de nos prélèvements. »
Pourtant, la gestion par débit des réserves en eau, effectuée simultanément par la chambre d'agriculture et la DDA, comme cela s'est toujours fait jusqu'à maintenant, est un système qui fonctionne bien. Chaque semaine, le préfet prend, si besoin est, un arrêté d'interdiction d'irriguer et, en période de sécheresse, une cellule de crise se réunit tous les deux jours pour analyser la situation.
Mais les nouveaux calculs par bassin ou sous-bassin du ministère de l'Environnement, avec des débits d'objectif d'étiage « surévalués par rapport aux possibilités des rivières et donc irréalisables », mettent la profession en danger.
Dans le même temps, les projets de création de retenues d'eau suscitent des levées de boucliers qui empêchent leur réalisation.
« Sur les axes non réalimentés, il est impossible de connaître les volumes d'eau disponibles, avant de savoir quel temps il fera, reprend le président. Or, lorsqu'on aura utilisé son quota, on devra arrêter d'arroser, même s'il y a encore de l'eau dans les rivières. C'est absurde ! Ce décret est une condamnation de notre agriculture. C'est pourquoi nous demandons qu'il soit modifié. Nous refusons de négocier sur les bases actuelles, ça ne servirait à rien. »
Les autres chambres d'agriculture concernées du Sud-Ouest, soutenues par le syndicalisme, devraient se mobiliser dans les jours qui viennent. Une grande manifestation est prévue en février à Toulouse, où se trouve le préfet coordonnateur de bassin.
A la mi-janvier, alors que celui-ci organisait une réunion d'information sur ces nouvelles directives, les responsables agricoles avaient quitté la salle, refusant de discuter uniquement sur des notions de volumes.
Des charges en hausse
Parallèlement, les redevances à l'agence de l'eau Adour-Garonne augmentent : +33 % en 2008, +5 % en 2009 et encore +9 % par an jusqu'en 2012, alors que l'enveloppe pour la gestion quantitative de la ressource a été amputée de 10 millions d'euros (2007-2012). |